Sociologie, L'Economie sociale et solidaire : de l'utopie aux pratiques, Matthieu Hély, Pascale Moulévrier, puissance publique, économie de marché, économie capitaliste, privatisation du public
L'ouvrage paru en avril 2013 a été écrit par Matthieu Hély et Pascale Moulévrier, deux sociologues, maîtres de conférences en sociologie et chercheurs en sciences sociales. Ils analysent le monde de l'économie sociale et solidaire, en insistant notamment sur la comparaison des représentations et des discours produits par ses acteurs et leurs pratiques réelles.
L'analyse se concentre également sur les mutations de ce secteur, notamment l'évolution de son rapport aux acteurs dominants de l'économie de marché et la puissance publique. Elle est précédée par une longue introduction (16 pages sur un total de 205) qui se propose de définir le cadre conceptuel "d'une autre sociologie" pour cette forme économique différente de l'économie dominante ; elle s'achève sur une conclusion plus modeste (10 pages) qui s'intéresse à la nouvelle figure du travailleur solidaire. Cette synthèse résume cet ouvrage en respectant la structure en chapitres des auteurs. Seul le dernier chapitre n'est pas inclus dans cette fiche.
[...] Ils défendent au contraire que l'Économie sociale et solidaire « forme un espace très hétérogène du point de vue des idéaux, des mouvements et des formes organisationnelles. » Un peu plus loin dans le chapitre, dans la partie nommée De l'utopie à la croyance agissante, les auteurs reviennent à l'histoire de l'Économie sociale et solidaire dès le Premier Empire, pour se pencher sur le rôle des idéologues (Proudhon, Marx, Saint-Simon, Fourier), des politiques (notamment des radicaux, plutôt scientistes, et ayant foi dans le progrès dans le déploiement des actions de l'Économie sociale et solidaire. C'est d'ailleurs à cette époque que naît le concept de solidarité. Ils passent ensuite en revue, « les grandes lois » de la Troisième République dont la loi de 1901 sur les associations. L'émergence du monde associatif suite à cette loi aboutit à un « premier partage de la question sociale » entre les acteurs de l'Économie sociale et solidaire. [...]
[...] Ces dernières années ont vu également une reconfiguration de l'État lui- même vis-à-vis du service public et de la production de l'intérêt général. Le monde associatif a dû s'adapter. Les auteurs parlent même « d'une réinvention du monde associatif », opérée en parallèle à la « modernisation de l'État » (Philippe Bezès). Ils parlent « d'un nouveau mode de régulation –qui- s'est progressivement mis en place à partir de la fin des années 1980, qu'il soit erroné en termes de « retrait » ou de « désengagement » de la puissance publique. [...]
[...] Ces pratiques, perçues par une multitude d'acteurs comme allant à l'encontre des valeurs de l'Économie sociale et solidaire, suscitent d'intenses débats. La conclusion La conclusion de l'ouvrage s'intéresse, comme cela est mentionné dans le titre, au passage symbolique « De l'agent public au travailleur solidaire. » Les auteurs parlent d'un « retour de l'économie sociale et solidaire » incarnée « dans la figure du « travailleur solidaire » dont le statut peut être indifféremment salarié, bénévole ou volontaire [ ] » Cette figure est suivie par l'analyse d'un processus « de sécularisation des missions d'intérêt général ». [...]
[...] L'entrée de leur « autre sociologie pour une autre économie » est exactement l'observation minutieuse des stratégies de ces acteurs. La partie Bref état des lieux est un rappel théorique de ce qu'est que l'ESS. Les auteurs indiquent les chiffres-clés du secteur, comme le nombre d'emplois millions de salariés), puis proposent une définition des trois types de structure de l'Économie sociale et solidaire (coopératives, mutuelles, associations). Après cette brève partie explicative, les deux auteurs reviennent au cœur de leur réflexion entamée sur les liens entre Économie sociale et solidaire et capitalisme. [...]
[...] Ils commencent cette partie en rappelant que les structures de l'Économie sociale et solidaire sont historiquement tournées vers « les catégories populaires, dont elles ont à la fois la charge et la conscience ». Cette fois-ci, la contradiction soulignée est celle entre les rapports de proximité revendiqués entre les membres (et porteurs selon eux, de fondements démocratiques), avec « les différents processus de professionnalisation, de salarisation, de développement qui affectent les organisations. » II. Chapitre 2 : Publicisation du privé, privatisation du public Ce chapitre s'intéresse à l'affaiblissement des frontières entre l'intervention publique et privée, et par quel processus, l'État perd peu à peu le monopole de l'intérêt général. [...]
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