L'économie des inégalités, Thomas Piketty, justice sociale, clivage gauche/droite, distribution plus juste, inégalités
Si les sociétés démocratiques ont su garantir l'égalité politique entre citoyens, il existe des disparités importantes sur le plan économique. Au travers du clivage gauche/droite, la redistribution s'est retrouvée au cœur des débats politiques sur la justice sociale et des perceptions des inégalités. Ce désaccord sur la forme concrète et l'opportunité d'une action publique de redistribution d'analyses contradictoires des mécanismes économiques et sociaux produisant les inégalités. Thomas Piketty, directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales fait ce constat dans L'économie des inégalités où il traite des inégalités économique et s'interroge sur les méthodes de redistribution les plus efficaces, du point de vue économique, pour les réduire. Piketty affirme que seule une analyse minutieuse des mécanismes socioéconomique à l'origine des inégalités est susceptible de mettre en évidence l'efficacité partielle de chacun des deux modèles et de contribuer à la mise en place d'une distribution plus juste et plus efficace. Après avoir décrit les manières de mesurer les inégalités et leur évolution au cours de l'ère contemporaine, Piketty oriente son analyse vers la question le l'inégalité capital/travail et d'autre part vers l'inégalité entre les revenus du travail eux-mêmes. A partir de ce bilan à la fois théorique et factuel, l'auteur reprend et approfondit la question essentielle des conditions et des outils de la redistribution.
[...] L'inégalité des revenus du travail Si l'opposition entre inégalités des revenus du capital et du travail reste importante, il faut selon l'auteur accorder une attention particulière aux inégalités des revenus du travail qui sont à l'origine des inégalités de revenus au sens large. Il faut donc abandonner l'idée d'un monde où le travail était supposé homogène et où seule dominait l'inégalité capital/travail et analyser maintenant la formation des inégalités des revenus du travail (p. 62). Face à ces inégalités de nombreuses théories et outils ont été mis en place ; Piketty étudie leur pertinence. Le premier élément d'explication est la théorie du capital humain. [...]
[...] L'auteur présente ici un certain nombre de faits que les théories de l'inégalité et de la redistribution se doivent de prendre en compte. L'indicateur le plus utilisé par l'auteur tout au long de ce livre pour mesurer les inégalités de salaires et de revenus notamment, est le rapport P90/P10 rapport entre la limite inférieure du dixième décile et la limite supérieure du premier décile) qu'il ne faut pas confondre avec le rapport D10/D1 qui est le rapport entre les valeurs moyennes du dixième et du premier déciles. [...]
[...] Il semblerait alors que a courbe en U que dessinent les taux marginaux effectifs ne soit pas le modèle optimal de justice sociale, bien que respectant les règles de l'équité. Dans le but de créer une situation propice à l'ascension sociale, il faudrait transférer la forte augmentation du taux marginal des très bas revenus vers les revenus moyens. Cela inciterait les bas revenus à augmenter leur revenu. Un tel modèle de redistribution a clairement le désavantage de ne pas paraître juste. [...]
[...] La particularité de cet ouvrage réside dans la place accordée à l'inefficacité des inégalités économiques ou la question de la redistribution efficace. Avant d'aborder les manières des réduire les inégalités, il convient de définir la notion de justice sociale. Ce concept peut être quelque peu obscure dans la mesure où son usage dans le langage courant est varié. Dans L'économie des inégalités, Thomas Piketty énonce certains consensus sur les principes de la justice sociale. Il cite notamment John Rawls qui a théorisé ce concept et pense qu'une société juste est fondée sur deux principes essentiels. [...]
[...] Les inégalités salariales ont donc augmenté. La théorie du changement technique biaisé, selon laquelle le progrès technique conduit à valoriser des caractéristiques individuelles qui ont toujours été inégalement réparties et que les fonctions plus routinières des technologies traditionnelles sont laissées dans l'ombre, vient compléter celle du capital humain. Piketty met en garde toutefois que la tentative d'expliquer l'inégalité des salaires par la variation de la productivité de multiples caractéristiques individuelles non observables pour l'observateur extérieur fait courir le risque à la théorie du 8 capital humain d'être complètement tautologique. [...]
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