La pédagogie n'est possible que là où existe une enfance. Or, selon Ariès celle-ci n'émerge qu'au XVIe siècle. La relation pédagogique qui s'installe entre maître et écoliers est une forme de relation sociale inédite qui a pour particularité une homogénéité des classes d'âge, du lieu et du mode d'enseignement. La soumission a des règles impersonnelles fonde cette relation.
L'émergence de l'école s'inscrit dans la montée en puissance d'un nouveau mode de régulation institutionnel dans lequel la cohérence de la société est assurée par l'État. La domination devient impersonnelle (bureaucratie). Cela permet au processus de civilisation de se développer et de rejeter l'affectif en dehors du monde social. L'école participe de ce processus de construction d'un "individu personnel démocratique" : l'école retire l'enfant de la vie sociale du monde adulte, en formant une "individualité abstraite et capable d'abstraction ", en apprenant à l'enfant à distinguer le privé du public.
Il est difficile de fixer une date précise à la naissance de l'école. Il y avait des collèges urbains dès le XVe siècle alors qu'on estime généralement qu'elle naît au milieu du XVIIe siècle. La scolarisation récente (à partir de 1950) est une coupure importante : secondarisation de masse, école unique par degrés, démocratisation quantitative et hétérogénéité des publics.
[...] Cf travail de Willis en socio culture Le concept de compétence est également très important. Il signifie que chaque acteur met en œuvre une activité d'interprétation où il produit lui- même la réalité en l'accomplissant et assimile les allant de soi Un élève doit donc aussi acquérir des connaissances qui ne s'enseignent pas, comprendre les attentes implicites de l‘institution. Cet angle a été utilisé par Coulon dans son étude sur l'entrée des étudiants à l'université. Pour réussir à l'université, il faut devenir étudiant et rompre avec les familiarités antérieures. [...]
[...] Cela confirme l'importance des effets de communication dans la classe et des étiquetages dont peuvent faire l'objet certains élèves. Évaluation, rangs et classements Pour Philippe Perrenoud (1984, La fabrication de l'excellence scolaire), l'école détient le pouvoir d'évaluer les conduites et d'en construire une représentation légitime qui passe pour la réalité qui va peser sur l'image de soi. Les classements des élèves s'effectuent à partir de leur parcours scolaire antérieur, de leurs attitudes (à savoir la capacité à jouer le jeu scolaire suivant des normes définies par l'institution). [...]
[...] La domination devient impersonnelle (bureaucratie). Cela permet au processus de civilisation de se développer et de rejeter l'affectif en dehors du monde social. L'école participe de ce processus de construction d'un "individu personnel démocratique" : l'école retire l'enfant de la vie sociale du monde adulte, en formant une "individualité abstraite et capable d'abstraction", en apprenant à l'enfant à distinguer le privé du public. La construction de l'école n'est pas linéaire Il est difficile de fixer une date précise à la naissance de l'école. [...]
[...] L'emploi de ce terme pose cependant problème en raison de la polysémie du mot stratégie : opération sur la structure des capitaux familiaux, pratiques concrètes où s'investit cette opération. Cependant, une même pratique n'a pas le même sens suivant la structure et les restructurations qu'elle sert. On peut différencier plusieurs types de stratégies. Les stratégies de conversion visent à transmuter la valeur économique et culturelle de la famille en valeur scolairement certifiée. Elles diffèrent suivant le type de capital possédé initialement. [...]
[...] En quoi peut-on alors parler de stratégies familiales scolaires ? Le stratège, c'est l'Etat Durant une première période, on assiste à un processus de transformations sur le plan scolaire et familial. La famille nucléaire se base sur des relations plus personnelles et moins économiques. La scolarisation marquerait ainsi la fin d'une attitude stratégique : l'enfant n'est plus vu comme un instrument au profit de la lignée. D'ailleurs, les familles n'ont pas besoin de l'école pour reproduire leur lignée. L'usage de l'enfant comme vecteur de reproduction sociale demeure invisible Cependant, l'enfant apprend à séparer le public et le privé et à refouler l'affect en dehors de la vie sociale. [...]
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