Dans son livre "L'école des chances. Qu'est-ce qu'une école juste ?", publié en 2004, François Dubet appelle à s'interroger sur le modèle de justice et sur ses apories à l'épreuve des faits. Aujourd'hui, dans les sociétés démocratiques, « l'égalité méritocratique des chances reste la figure cardinale de la justice sociale » : il s'agit de faire en sorte que les inégalités de richesse, de naissance, de sexe, ethniques, etc. n'interfèrent pas dans la compétition et l'accès à des compétences scolaires.
Cependant, ce modèle n'a jamais été véritablement réalisé (en effet, les inégalités de réussite ne diminuent quasiment pas). Certaines voix en viennent à prôner une rupture avec l‘illusion de l'égalité des chances. Objectif : comment se rapprocher du principe d'égalité des chances ? Il convient ainsi de repenser l'école à l'articulation de différentes définitions possibles de la justice. Cet essai est une invitation à « rompre avec les nostalgies d'un âge d'or qui n'a jamais existé à l'école ou pour une minorité seulement ».
[...] Le problème de la justice relève de l'utilité des études. Ainsi, en France les diplômes jouent un rôle très fort sur la carrière professionnelle des individus. Se pose aussi le problème de formations ayant une faible utilité professionnelle, suivies par des étudiants défavorisés et qui constituent de véritables pièges. Il est donc essentiel d'établir un lien solide entre la structure des formations et celle des emplois. Le souci de l'utilité des formations n'est pas une concession à un air du temps utilitariste et libéral, il participe pleinement de la formation d'une école juste s'efforçant de garantir l'égalité individuelle des chances Former des individus et des sujets Autre point important : l'école ne doit pas humilier les vaincus. [...]
[...] Sur le plan des principes, le mérite est-il juste ? Dans une perspective rawlsienne, suis-je responsable de mes talents ? Il serait dès lors possible d'envisager le rejet de l'idéal démocratique du fait du danger de ses conséquences. Mais il est difficile d'envisager un autre principe de justice scolaire alternatif à l'égalité méritocratique. II. L'égalité distributive des chances L'égalité des chances reste un horizon normatif sur lequel il est nécessaire de tenir Il faut cependant l'articuler avec une égalité distributive des chances. [...]
[...] Les fondateurs ont cependant œuvré pour une plus forte mixité sociale. Jusqu'au milieu des années 1960 a ainsi prévalu un élitisme républicain très éloigné de l'idéal poursuivi. L'élitisme républicain ne visait pas à instaurer une réelle égalité des chances, mais plutôt à favoriser les études des plus doués des élèves défavorises (bourses) pour qu'ils mettent leur talent au service de la nation. Ce modèle a été critiqué au nom de l'égalité des chances tout en paraissant juste du fait de la mobilité sociale qu'elle permettait. [...]
[...] La carte scolaire tend à une concentration des élèves en fonction de leur appartenance sociale dans un cadre où tous n'ont pas les mêmes conditions. Par ailleurs, les ZEP accueillent aussi les enseignants les moins expérimentés. L'enseignement aux élèves favorisés est de meilleure qualité. Plus un élève est d'origine favorisée, plus il a de chances d'être un bon élève, et plus il est un bon élève, plus il se voit proposer un enseignement de bonne qualité D'un point de vue fonctionnel, les classes homogènes de niveau accentuent les écarts. L'école est plus sensible aux demandes d'orientation positives émanant des parents de milieu favorisé. [...]
[...] Les bons élèves des quartiers défavorisés souffrent ainsi du manque d'un bon environnement scolaire qui aurait pu les amener à une plus grande réussite. Il parait donc nécessaire soit de revoir la carte scolaire soit de la supprimer afin que les seuls ne soient pas les seuls à pouvoir tricher. La distribution des chances scolaires L'égalité des chances est un leurre. En revanche, penser en termes d'équité revient à prendre des mesures afin de favoriser cette égalité. Les ZEP étaient une tentative de ce type. [...]
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