Né en Allemagne en 1897 et mort aux Pays-Bas en 1990, Norbert Elias est philosophe de formation. En 1939, il publie Procès de la civilisation dans lequel il propose un modèle sociologique de l'émergence de l'Etat moderne qui rend compte de la logique historique des processus d'institutionnalisation de cette configuration issue nécessairement d'une configuration précédente.
Second volume de la traduction française du précédent ouvrage, La dynamique de l'occident est une analyse de l'évolution de la civilisation occidentale. A partir de l'exemple du royaume de France, Elias met en parallèle la logique des pulsions individuelles de chacun et celle de la formation d'un pouvoir étatique et centralisé.
[...] La société inculque à ses membres des schémas de comportements qui correspondent à une seconde nature pour ceux-ci. La rationalisation est un des aspects d'une transformation englobant toute l'économie psychique de l'homme mais elle peut changer si le contrôle qu'exerce la société se désagrège et s'écroule. En effet, la vie en société implique des contraintes et des craintes qui sont à l'origine d'une régulation des pulsions humaines par le surmoi Critique Selon Emmanuel Le Roy Ladurie qui publiait en 1997 un article sur Elias, celui-ci fut depuis près de vingt années la coqueluche des historiens et sociologues français Avec La Dynamique de l'Occident, ce chercheur allemand qui avait fui le régime nazi, tentait d'expliquer la civilité, la société de cour, la civilisation des mœurs, la politesse Il avait alors établi un lien très fort entre l'évolution politique d'un royaume vers un Etat fort et centralisé et le psychisme des citoyens qui en dépendent. [...]
[...] Pour arriver à intégrer plusieurs maisons dans une, deux étapes sont indispensables. Celui qui cherche à étendre son territoire doit d'abord dominer militairement tous les habitants de ces terres; ce n'est qu'ensuite qu'il peut engager une lutte contre son voisin pour assurer son hégémonie dans une région plus vaste. Les classes supérieures qui possèdent les terres ont cette volonté d'agrandir leur territoire et différents combats ont alors lieu entre les seigneuries. Les victorieux continuent à s'affronter et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une pour assurer le contrôle du royaume entier. [...]
[...] La concurrence libre entraîne la centralisation du pouvoir sans l'exercice solitaire du monopole. La centralisation et la monopolisation des pouvoirs rendent possible une utilisation planifiée de chances qui étaient à la seule portée de ceux qui pouvaient s'en emparer par la violence militaire ou économique. Après cette loi, Elias s'interroge sur l'origine des institutions monopolistes étatiques Il établit alors la période qui va du 11e au 13e siècle comme la phase de concurrence libre. A cette époque, les royaumes de France et d'Angleterre s'affrontent. [...]
[...] La force de ceux-ci dépend fortement de l'hégémonie de leur territoire. Cette hégémonie est, quant à elle, liée à la situation extérieure. Chaque fois que les chances d'une conquête extérieure s'amenuisent, les tensions à l'intérieur augmentent. Au 12e siècle, le plus grand rival du royaume de France est celui des Plantagenêt. Du 14e au 15e siècle, c'est la phase des apanages Comme le territoire a été étendu, une nouvelle tendance à la décentralisation s'opère dont les facteurs sont essentiellement les proches parents du seigneur central. [...]
[...] La concurrence libre amène un nombre sans cesse plus limité de concurrents pour accéder au monopole. Des luttes ont eu lieu entre les maisons et au fur et à mesure, les rois de France ont augmenté leur territoire jusqu'à obtenir un monopole de domination sur un domaine assez vaste. C'est ce monopole qui a permis la pacification du territoire et la baisse de la violence par l'accentuation de l'interdépendance sociale entre les individus. Pour arriver à ce pouvoir central fort, Elias explique le mécanise absolutiste. [...]
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