Accroissement du poids de l'école mais paradoxalement cela ne garantit pas une plus grande protection. Dans les sociétés démocratiques, la méritocratie s'est érigée en tant que principe fondamental. L'égalité des citoyens, ne suppose non pas tant une égalité de conditions mais une égalité de possibilités, de chances du moins théoriquement. Selon ce schème de pensée, la position sociale n'est plus héritée mais est le reflet de l'accomplissement individuel. De la Révolution Française à nos jours, l'importance des diplômes ne va cesser de croître.
"La méritocratie est un principe régulateur qui débouche sur une société modèle où se conjuguent la justice pour les individus et la performance pour la collectivité."
Il est aisément compréhensible d'identifier les raisons de la valorisation des diplômes qu'il s'agisse de l'Etat, des entreprises ou bien des acteurs situés (qu'il s'agisse des jeunes ou des familles).
Le développement de la scolarisation est donc à placer au rang de dogme. Mais l'accroissement de la scolarisation solutionne-t-il les problèmes de chômage ? Cela semble une question épineuse mais au combien intéressante.
[...]
L'idéal méritocratique voudrait que les titres scolaires déterminent la position sociale, mais qu'en est-il ? Est-ce que plus d'éducation permet plus de justice ? Voici quelques questions à explorer.
? Tel père, tel fils :
Concernant la mobilité ou l'immobilité sociale, tout dépend du découpage adopté. Les mouvements bien que fréquents peuvent être expliqués par des changements en termes d'emplois. Il s'agirait donc d'une mobilité sociale à caractère structurel. Elle serait plutôt ascendante de par notamment la réduction de la population agricole dans la population active. Mais au-delà de cette mobilité structurelle, existe-t-il une mobilité nette ou fluidité sociale ?
Elle apparaît faible eu égard à l'explosion scolaire. Malgré cette dernière, les chances dans la vie ne ce sont pas forcément redistribuées également. Au final, les groupes sociaux sont restés relativement étanches.
On distingue deux vagues d'accroissement de l'éducation :
- Années 1960-1970 : accès de tous à la 6°.
- Années 1980-1990 : ouverture du lycée.
Au final, l'impact de l'évolution structurelle des emplois est le plus fort sur la fluidité sociale. Plusieurs facteurs permettent de comprendre ce décalage : le diplôme est inégalement réparti, des diplômes dont la valeur marchande baisse et l'importance au final relative du diplôme. Revenons sur ces facteurs plus en détail (...)
[...] Elles dépassent largement le monde scolaire, mais elles le concernent également. Il y a un double rôle de l'Université, à la fois celui d'offrir un savoir et d'apprendre un métier. Mais l'Université est-elle encore capable de nos jours à remplir cette fonction ? Rendre la vie professionnelle plus attractive : L'insertion des jeunes échappe largement à l'emprise de l'école. Dès lors qu'on admet qu'il y dans le diplôme obtenu et dans la sanction que lui donne le marché du travail, de l'aléa, du conjoncturel, de l'éthiquement douteux (parfois), des facteurs dont l'individu n'est pas responsable (toujours), on ne peut considérer comme justes les inégalités actuelles de rémunération et de conditions de travail. [...]
[...] Certains économistes ont étayé cette thèse de l'éducation comme vecteur de croissance. Plus d'éduction serait un facteur de progrès social et en premier lieu de croissance économique. Au final, il est difficile de savoir si l'éducation est une cause ou un effet de la croissance économique d'un pays. Il semblerait que la qualité des études supérieures ait un impact plus grand que la quantité. L'invocation hasardeuse des besoins de l'économie : Les emplois de demain dépendent de deux paramètres, la démographie et les évolutions structurelles de l'emploi. [...]
[...] Mais le mérite scolaire est-il garant d'une meilleure justice sociale ? Il n'y a pas d'équivalence systématique entre titre scolaire et vie professionnelle. - Quel impact a sur la société une population de plus en plus instruite ? Ici, seront mis en valeur les éventuels dérives et effets non voulus (ou pervers pour reprendre Boudon). * * * Chapitre I : Les promesses déçues de l'ascenseur social : L'idéal méritocratique voudrait que les titres scolaires déterminent la position sociale, mais qu'en est-il ? [...]
[...] Dans ces termes, est-il justifié d'assimiler mérite scolaire et mérite professionnel ? Mérite scolaire et mérite professionnel : Poser la question des dimensions multiples qui composent le mérite professionnel, c'est admettre qu'il n'en existe pas une définition unique, simple et abstraite ; le mérite professionnel, s'il incorpore une dimension fonctionnelle, technique, n'en est pas moins un jugement social, contextualisé, énoncé au sein du monde du travail et au plus loin du monde scolaire. (p.46) L'importance donnée au diplôme est-elle garante de justice ou permet de préserver des héritages ? [...]
[...] Au final, la valeur du diplôme est celle que lui donne le marché du travail. C'est donc le marché qui définit le mérite professionnel et la valeur effective du diplôme. * * * Chapitre III : Plan d'évaluation pour quoi ? Faut-il continuer à élever le niveau d'études des jeunes générations ? Quels bénéfices économiques et sociaux : Les individus gagnent même si relativement en termes de rendement à poursuivre leurs études sur le plan individuel. Mais pour la société, est- il rentable d'investir dans l'éducation ? [...]
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