Dans cet ouvrage, Emile Durkheim va essayer d'expliquer et de comprendre pourquoi aujourd'hui, le mariage avec un proche est prohibé dans l'ensemble des législations contemporaines. Et pour se faire, Emile Durkheim expose la méthode qu'il va utiliser : pour comprendre l'interdit de l'inceste, il faut étudier les origines et l'évolution de cet interdit.
Cette oeuvre est donc d'un grand apport pour la science juridique puisque, par une étude sociologique, Emile Durkheim va mettre en lumière l'origine de la prohibition de l'inceste telle qu'on l'a connaît aujourd'hui.
Il montre l'origine religieuse de la prohibition de l'inceste qui remonterait à l'époque où les hommes étaient organisés en clan (...)
[...] Il montre l'origine religieuse de la prohibition de l'inceste qui remonterait à l'époque où les hommes étaient organisés en clan. Pour lui, la prohibition de l'inceste dériverait de la règle exogamique fondée sur une crainte sacrée du sang en vigueur dans les sociétés primitives claniques et qui prend racine dans la croyance de la consubstantialité de tous les membres d'un même clan. Ces convictions religieuses se sont ensuite perpétuées pour devenir un des tabous les plus importants de nos sociétés contemporaines. [...]
[...] Il définie le tabou comme un ensemble d'interdictions rituelles qui ont pour objet de prévenir les dangereux effets d'une contagion magique en empêchant tout contact entre une chose [ où est censé résider un principe surnaturel, et d'autres qui n'ont pas ce même caractère ou qui ne l'ont pas au même degré Et il montre que les femmes doivent se tenir à distance des hommes dans la vie quotidienne mais surtout lorsque apparaisse les premiers signes de la puberté et à chaque menstrues. Durkheim explique que les interdictions sexuelles contenues dans l'exogamie ne différent pas des interdictions rituelles et s'explique de la même manière : la crainte du sang. Pourquoi une telle crainte ? Durkheim énonce que le totémisme explique les propriétés magiques du sang. En effet, le clan totémique est conçu comme un ensemble d'individus qui se considèrent comme parents car sont issus d'un même ancêtre, le totem[9]. [...]
[...] Il prend l'exemple des Juifs en considérant que cette reproduction entre consanguins leur aurait même permis de résister aux causes sociales de destruction qui les assaillent depuis des siècles p Cette idée n'est aujourd'hui pas démentie. Bien que la consanguinité accentue les caractères préexistants permettant aux gênes récessifs de s'exprimer plus facilement, elle ne crée pas, à elle seule, une dégénérescence. Durkheim avait déjà conscience de cette idée lorsqu'il énonçait que si [la consanguinité] est désastreuse pour les organismes mal venus, elle confirme et fortifie ceux qui sont bien doués (page 75). [...]
[...] Ainsi, on ne peut admettre que cette nocivité limitée, douteuse et si malaisément observable, ait été aperçue d'emblée par le primitif, ni que, une fois aperçue, elle ait pu donner naissance à une prohibition aussi absolue et aussi impitoyable . D'autre part, si l'exogamie s'expliquait par la consanguinité, les mariages entre membres d'un même totem, recrutés par adoption, seraient autorisés ce qui n'est pas le cas. L'exogamie permet même dans certains cas le mariage entre consanguins quand le souvenir des liens unissant les clans disparaissait. Ainsi, il rejette l'idée selon laquelle l'exogamie et la prohibition de l'inceste venaient prévenir des risques de dégénérescence de la race en cas de consanguinité[7]. [...]
[...] En 1896, il fonde une nouvelle publication, L'Année sociologique où s'accumulent chaque année des centaines de recensions et quelques mémoires originaux de sociologie. Parmi ceux d'Emile Durkheim, on peut citer: La prohibition de l'inceste et ses origines (1897), De la définition des phénomènes religieux (1899), Deux lois de l'évolution pénale (1901) et Sur le totémisme (1902). En 1902, il devient titulaire de la chaire de science de l'éducation de la Sorbonne, qui, en 1913, prendra le nom de chaire de l'éducation et de la sociologie, avant de s'éteindre à Fontainebleau le 15 novembre 1917. [...]
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