Le système de caste est basé sur une hiérarchisation de chaque individu dans une société. Une hiérarchisation fondée, comme le souligne Kroeber qu'il cite, sur l'endogamie, le caractère héréditaire et le sang relatif. Une caste est une forme spéciale de classe sociale (on part du fait que dans toute société il y a une notion de classe sociale comme le dit Kroeber). Contrairement au système de classe sociale, il y a séparation rigide et permanente des individus entre eux par des lois et des coutumes, elle est présente dans la "conscience sociale" (...)
[...] La hiérarchie en Inde ne s'attache jamais au pouvoir comme tel mais toujours aux fonctions religieuses car l'universel se traduit par la religion dans ces sociétés. Par exemple un Roi détient un pouvoir suprême à cause principalement de la nature religieuse de sa fonction. Le pouvoir n'est pas l'essentiel ici. Du pouvoir ne découle pas la religion. C'est parce que le Roi est élue et médiateur cosmique entre Dieu et le peuple, qu'il a du pouvoir. L'Inde montre à l'état pur ce qu'est le principe hiérarchique. [...]
[...] Il n'y a pas d'ascension possible au sein des castes, contrairement aux classes sociales. Les deux auteurs cités par Louis Dumont nomment la caste comme une forme particulière et extrême de classe et qu'elle n'est pas foncièrement différente de celle-ci, un système de caste découlera d'un système de classe. On peut être supérieur du point de vue de la classe et inférieur du point de vue de la caste (tout comme le démontre l'exemple américain avec les Noirs et les Blancs, les noirs seront considérés comme inférieur du point de vue de la caste même si en position de force ou de pouvoir du point de vue de la classe). [...]
[...] L'homme se place alors dans une position d'égalité aux autres. Il n'est pas élu de Dieu et l'on voit l'universel dans chaque homme. Il n'est plus une totalité hiérarchisée On peut penser que le principe d'égalité et de rationalité, propre aux sociétés modernes, gommerait le principe de hiérarchisation qui appartiendrait dorénavant, pour celles-ci, au passé. [...]
[...] Elle est en ce sens un idéal type. Pour Louis Dumont la hiérarchie intègre la société par référence aux valeurs. En Inde la fonction de la hiérarchie a une valeur conceptuelle. Et c'est là justement sa vraie valeur selon lui. Elle exprime l'unité d'une telle société tout en la rattachant à ce qui lui parait comme l'universel, à savoir une conception de l'ordre cosmique, qu'elle comporte ou non un dieu, ou un roi comme médiateur. Louis Dumont part d'un principe comparatiste entre le principe de hiérarchisation propre aux sociétés occidentales modernes basé sur l'économie, le pouvoir par le statut économique et social, et la hiérarchie par tout ce qui tient de l'ordre de la nature, du cosmique dans d'autres sociétés plus traditionnelles. [...]
[...] Il note qu'il est plus difficile de définir une classe sociale que de définir une caste. La notion de caste va paraître plus étrangère à la plupart des individus contrairement à la notion de classe, il attribue ceci au sociocentrisme, la notion de classe sociale à laquelle nous sommes confrontée dans la vie de tous les jours paraîtra plus familière et moins étrangère que la notion de caste. Il avertie alors le lecteur de par le sociocentrisme de se condamner soi-même à l'obscurité : on pourrait très bien partir du système indien de caste pour ensuite observer ce qui se dilue ailleurs de multiples façons détenant ainsi une clarté conceptuelle de ce qu'est la société. [...]
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