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La définition de la violence à l'école est difficile à fonder. L'auteur constate un succès du thème dans les médias qu'il n'y avait pas avant. Rapidement, ce thème a pris une forme normative et morale qui fait l'unanimité dans la population et condamne systématiquement les agresseurs. Cependant François Dubet explique qu'il faut se montrer méfiant avec cette première vision de la violence. Au regard des médias, il y a une impression de généralisation des violences qui recouvre en réalité des faits hétérogènes sous l'égide de paradigmes très divers (anthropologie, sociologie, philosophie sociale, philosophie politique...).
Très vite, l'auteur se demande comment est traitée la question du rôle de l'école sur l'éducation et la civilité face aux violences dans les médias. Avant, on parlait d'élèves difficiles, de problèmes sociaux, de désintérêt, de la violence des enseignants. Le thème n'était pas clair, c'était sous l'égide sécuritaire. Ces dix dernières années il y a une impression de violence présente partout. On réalise des programmes d'actions, le tabou est levé, les peurs des parents et les plaintes augmentent, les émissions sur ce thème se multiplient, le thème de la violence est abordé en formation pour adultes. L'école est alors devenue le lieu de toutes les violences et des crises.
Selon la pensée commune, la violence serait une catégorie générale désignant tout un ensemble de phénomènes, de difficultés, de conduites violentes hétérogènes (vols, agressions, injures, menaces...). Il y a le sentiment que c'est un moyen d'affronter des difficultés scolaires et sociales menaçantes. À cela, est liée une dimension normative : la violence c'est mal. Cela permet d'appuyer la légitimité de celui qui condamne à savoir l'école dans son union entière.
La violence est donc considérée comme une conduite dangereuse, il faut l'éradiquer pour la survie et la défense de la société. Il y a donc eu un basculement idéologique, sécuritaire, une recrudescence pour la défense des valeurs de la république : l'augmentation de l'insécurité dans l'école entraînerait un basculement des pratiques avec l'augmentation des plaintes, sanctions et climat négatif (...)
[...] Dans un quartier difficile aujourd'hui, le professeur est de classe moyenne et n'a donc aucune relation avec les habitants du quartier, il n'habite pas le quartier, ne scolarise pas ses enfants dans cette école, il perçoit les habitants comme des cas sociaux. Il ne cherche plus à interpréter les conduites violentes, il perçoit de suite comme violences graves. Il a donc peur de la violence et souhaite l'éradiquer. Dans le cas de refus de discipline c'est interpréter comme une conduite juvéniles incontrôlées, cela entraîne de la violence, de la répression, un retour à l'ordre mais pour très vite recommencer La violence scolaire, reflet de la société. [...]
[...] L'homme est alors une victime. La réponse serait la démocratie avec la reconnaissance du caractère violent de l'école et la constitution d'un ordre scolaire démocratique autorisant l'expression du sentiment d'injustice. Les trois paradigmes se conjuguent au gré des circonstances : parfois on invoque une faiblesse de l'autorité, de l'éducation ou alors une injustice sociale. C'est un pari ontologique sur la nature humaine. Il y a là un soubassement éthique et religieux. Il est question de bien et de mal. Conclusions et nuances de Dubet. [...]
[...] Dans un collège, la violence apparaît comme évidente. Les enseignants mettent alors en place une discipline stricte mais en même temps ils ne sont pas capables de décrire réellement les conduites violentes. Par observation, Dubet constate qu'il s'agit principalement de conduites inciviles qui reflètent les violences produites dans le quartier. Dans une autre école, cette fois de primaire, les difficultés scolaires sont un effet des problèmes sociaux rencontrés dans le quartier. Les logiques de la violence. L'auteur veut montrer qu'il n'y a pas d'unité dans la violence mais des mécanismes autonomes. [...]
[...] Dubet F., Les figures de la violence à l'école Revue française de pédagogie. Vol.123, pp.35-45. Sommaire Problématique et hypothèse La pensée commune de la violence à l'école La recherche Conclusions et nuances de Dubet Problématique et hypothèse. La problématique de l'auteur est : quelles sont les figures de la violence à l'école ? L'auteur veut montrer qu'il n'y a pas d'unité dans la violence mais des mécanismes autonomes et divers. La pensée commune de la violence à l'école. La définition de la violence à l'école est difficile à fonder. [...]
[...] Pour lui, les établissements qui ne contiennent pas de violence sont ceux qui prennent en compte la pluralité des significations de la violence et combine des systèmes de réponse : Pour la déviance tolérée, ils ont des espaces tolérés de déviances, interprètent les conduites, sont ouverts sur le quartier, renforcent la dimension éducative de l'enseignement. Pour la violence sociale, ils pensent des lois, leur donnent une légitimité, apportent une discipline. L'ensemble des adultes doivent adhérer et les appliquer pour les élèves et pour eux même. Ce doit être juste et réciproque. Pour les violences anti-scolaires, ils construisent une unité démocratique où l'enfant peut protester, se plaindre, être entendu comme sujet aux prises à des violences dans l'école. [...]
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