De la division du travail social - Emile Durkheim

Thèmes abordés

De la division du travail social, Emile Durkheim, solidarité organique, conscience collective, bonheur

Résumé du document

Dans ce livre E. Durkheim tente d'établir un lien entre la structure de la solidarité et la structure des diverses sociétés. Il observe en effet que plus les sociétés sont dites « civilisées » plus la composition des codes juridiques est empreinte du droit restitutif. Il tente d'expliquer le rapport et les fonctions qu'entretient la loi vis-à-vis de la société.

Il rappelle que « De la division du travail social » est un ouvrage majeur dans l'histoire de la sociologie puisque c'est dans ce dernier que Durkheim affirme explicitement quels sont ses desseins, donner naissance à une nouvelle science positive, il y assigne les objectifs de cette science et sa participation directe à l'amélioration de la vie générale en tant que « conseillers », voire « éducateurs du peuple ». Les sociologues doivent étudier les faits moraux, ils sont les « scientifiques de la morale » (page 3 à 7). Durkheim prolonge en certains points l'ouvrage de Tönnies « Gemeinschaft et Gesellschaft » qui introduisait l'idée de volonté organique et de volonté réfléchie (page 8).

Extraits

[...] Livre I : La fonction de la division du travail ; méthode pour déterminer cette fonction. Le terme fonction est ici compris dans son sens. Au regard de Durkheim la division du travail n'a rien de proprement morale (p.13). Il émet quelques considérations sur la morale, l'art, la science et la société. Notamment qu'une société plus complexe se doit d'avoir une population plus éduquée (p.15). La morale comme vu plus haut se détermine par une règle de conduite obligatoire à laquelle sont rattachées quelques sanctions. [...]

[...] Par la suite Durkheim explique fort bien comment la division du travail est fille de la société. Les individus sont semblables aux cellules vivantes qui, rapprochées, sont obligées de lutter pour la vie. Les sociétés, en gagnant en densité dynamique et matérielle ont amenées les individus à se spécialiser. Tant qu'ils vivaient chacun reclus dans sa communauté la division du travail intercommunale ne débouchait pas nécessairement sur l'émergence d'une division du travail moderne. Ce n'est que lorsque les villes prirent leur essor que la division matérielle fit ses effets les plus fondamentaux. [...]

[...] Ce qui nous permet de dire que les lois sont purement un contrôle social sont qu'elles découlent de la tradition et une partie des obligations qui nous engage s'imposent à nous (p.192). Les conséquences de l'expansion du corps social sont que l'organe modérateur de la société (l'Etat) se complexifie, il intègre tous les organes qui jusque-là géraient indépendamment la vie publique locale. Les segments sociaux s'effacent pour laisser place à des organes interdépendants, si un des organes vient à faiblir, cela affecte tous les autres organes (p.202 203). Les individus et l'Etat resteront internécessaires et l'Etat continue de protéger les individus. [...]

[...] La division du travail et le bonheur. La division du travail semble être un bien nécessaire et naturel à l'homme, l'accroissement continu des richesses est un bien pour lui, est-ce donc la cause de la naissance de la division du travail ? Alors les sociétés sont- elles l'effet de la division du travail ou l'inverse ? Durkheim avance que le plaisir est une question d'équilibre et qu'ils peuvent coïncider avec le bonheur car nul organisme ne saurait trouver agréable un fait qui nuirait à sa survie. [...]

[...] La solidarité due à la division du travail ou la solidarité organique Le droit restitutif se différencie du droit pénal car ses peines ont avant tout pour but de remettre en état. De plus le sentiment de ces lois n'est pas diffusé dans la société. Les lois ne concernent que les individus qu'elles lient et sa technicité est détenue par un segment particulier de la société possédant la technique pour interpréter le droit. Ces droits se départagent entre abstention (lois négatives) et coopérations (lois positives). [...]