Serge Paugam est sociologue, directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la pauvreté et la précarité, dont La société française et ses pauvres, Le salarié de la précarité ou encore L'exclusion, l'état des savoirs. Sa recherche concerne l'analyse de l'inégalité et l'étude des fondements des liens sociaux.
La disqualification sociale, Essai sur la nouvelle pauvreté, fut la base de sa thèse de doctorat, soutenue à l'EHESS en 1988. La notion d'exclusion émergeait tout juste et S. Paugam souhaitait marquer une rupture entre celle-ci et le concept sociologique de disqualification sociale. De même, il remplace la catégorie ambiguë de « pauvres » (issue du sens commun) pour parler d' « assistés ». Ainsi dans cet ouvrage, l'auteur cherche avant tout à construire un objet sociologique rigoureux qui puisse rompre avec les prénotions du sens commun sur la pauvreté. Il semble que S. Paugam se situe ici dans la filiation de Georg Simmel et de ceux qui, à sa suite, ont envisagé la pauvreté selon ses aspects institutionnels. Il privilégie une définition de la pauvreté multidimensionnelle, évolutive, et relative selon la société, le temps…
[...] Les jugements sociaux relèvent bien souvent des jugements de classe. Ces deux perspectives permettent de compléter l'analyse de S. Paugam sur l'intervention sociale. Ainsi, celle-ci, plus que contradictoire, peut être discrétionnaire de façon consciente ou non. L'ouvrage de S. Paugam a permis de comprendre que les acteurs sociaux étudiés redéfinissent leur identité en acceptant ou en prenant des distances vis-à-vis des rôles sociaux qui s'accordent à leur condition sociale objective et à leur statut, qu'ils disposent donc d'une marge d'autonomie (limitée ) pour négocier leur infériorité ou leur échec social. [...]
[...] La disqualification sociale, Essai sur la nouvelle pauvreté, fut la base de sa thèse de doctorat, soutenue à l'EHESS en 1988. La notion d'exclusion[1] émergeait tout juste et S. Paugam souhaitait marquer une rupture entre celle-ci et le concept sociologique de disqualification sociale. De même, il remplace la catégorie ambiguë de pauvres (issue du sens commun) pour parler d' assistés Ainsi dans cet ouvrage, l'auteur cherche avant tout à construire un objet sociologique rigoureux qui puisse rompre avec les prénotions du sens commun sur la pauvreté. [...]
[...] De plus, il ont rédigé un rapport qui cible la population et accentue le phénomène de disqualification en le rendant visible et en ne tenant pas compte de l'hétérogénéité de la population. Enfin, de façon générale, S. Paugam note que l'intervention sociale renforce l'hétérogénéité de la population car elle n'est pas fondée sur un modèle unique. (Toutefois, appliquer un modèle unique semble délicat ) Selon lui ce facteur, associé aux stratégies de différenciation entre les habitants empêche l'émergence de tous liens communautaires. Les biais de l'intervention sociale Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale : une chronique du salariat, note un dualisme de l'action sociale. [...]
[...] La question est la suivante : où commence la pauvreté ? L'apport de G. Simmel et de Tocqueville S. Paugam se situe dans la lignée de G. Simmel quant à sa définition de la pauvreté. En effet, celui-ci, dans Les pauvres, réfute une définition intrinsèque de la pauvreté et l'étudie sous l'angle de la relation à l'assistance. La situation des pauvres ne peut être analysée qu'en lien avec la totalité de l'organisation sociale. Ainsi, C'est à partir du moment où ils sont assistés, peut-être même lorsque leur situation pourrait normalement donner droit à l'assistance, même si elle n'a pas encore été octroyée, qu'ils deviennent partie d'un groupe caractérisé par la pauvreté. [...]
[...] La constitution d'une identité négative, autre versant de la disqualification sociale S. Paugam étudie ensuite une autre dimension de la disqualification sociale, la constitution d'une identité négative à l'échelle d'un quartier, partant du constat que les individus ont conscience d'hériter d'un statut dévalorisé lorsqu'ils résident dans un ensemble d'habitations - une cité- dont la réputation est mauvaise. S. Paugam réalise ses entretiens à la Cité du Point-du-Jour, où la population des assistés représente des ménages logés dans le bâtiment principal. [...]
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