Le développement durable, la seconde étape - Jacques Theys, Christian du Tertre, Felix Rauschmayer, développement durable
« Le développement durable, la seconde étape » ou l'art de titrer un livre tout en le résumant. Rédigé par un trio réunissant un enseignant à l'école des hautes études en sciences sociales (Jacques Theys) , un professeur des sciences économiques à l'université Paris Diderot-Paris 7 (Christian du Tertre) ainsi qu'un chercheur au sein du Helmholtz Centre for Environmental Research (Felix Rauschmayer ; accompagné d'Ines Omann, Johannes Früchmann et Lisa Bohunovsky), cet essai a pour seul objectif de définir les grandes lignes de la seconde étape du développement durable. 20 années se sont écoulées depuis le rapport Brundtland et l'heure est à la transition. Loin d'être un guide du parfait petit écologiste, les deux premiers auteurs s'attaquent à trois pans majeurs du développement durable : l'économique, le sociologique et l'écologique afin d'en tirer les meilleures solutions pour l'avenir tandis que le dernier aborde la question des besoins sous un angle davantage philosophique. A l'heure où le développement durable fait énormément parler de lui, qu'en est-il réellement et quelles mesures devrions-nous prendre pour le concrétiser ? La réponse dans cet ouvrage.
[...] Rendre cohérent la micro et le macro au sujet du développement durable s'avère ardus. En effet, les initiatives locales selon C. du Tertre, peinent à s'imposer au niveau national rendant ainsi tout espoir de faire évoluer la société complètement vain. Plusieurs économistes préconisent le fait que le marché intègre les bonnes initiatives et, a contrario, rejettent celles qui sont jugées inefficaces. Néanmoins, l'auteur insiste sur le fait que des institutions doivent être mises en place dans le but d'aider ces bonnes initiatives à s'intégrer au marché. [...]
[...] Etant donné que le développement durable implique certaines restrictions ( notamment au niveau de la consommation des ménages il est difficile pour certains d'admettre l'hypothèse qu'en adoptant un comportement écolo on puisse être plus heureux. Pourtant, nombreux furent les philosophes qui prirent pour thème le bien-être et qui conclurent que maîtrise de ses pulsions et ataraxie (quiétude absolue de l'âme) allaient de pair. F. Rauschmayer rappelle le paradoxe d'Easterlin pour illustrer cette hypothèse. Celui-ci prétend qu'à partir d'un certain niveau de salaire, l'indice bonheur ne suit plus. [...]
[...] Contradiction qui, pour en revenir au problème de la juxtaposition, ne serait pas prise en compte si l'on ne comprend pas que l'économie, l'écologie et le social doivent former un tout et non être un simple collage rhétorique (p.35). Dans les faits, de nombreux exemples viennent illustrer l'échec du développement durable substantif. Alors que dès 1995 le protocole de Kyoto préconisait la réduction des gaz à effet de serre, on constate qu'il n'y a pas eu depuis, d' inflexion significative dans les émissions de gaz à effet de serre [ celles-ci ayant même eu tendance à s'accélérer dans la période récente (p.39). [...]
[...] 137) pour la génération présente, ainsi que pour celle qui suivra. Pourtant, augmenter les capabilités a un risque : celui qu'un individu empêche un autre d'assouvir ses besoins. Pour imager, une telle hypothèse induit que toute personne puisse empiéter sur l'espace de capabilités de toute autre personne. Tout l'enjeu d'un gouvernement pointe donc vers un même objectif : la régulation de ces espaces de capabilités. Aussi, tout gouvernement, par les stratégies qu'il choisit d'opérer, donne la préférence à la satisfaction de certains besoins par rapport à d'autres. [...]
[...] Néanmoins, un approfondissement de l'analyse s'avère nécessaire pour révéler les aspects négatifs du développement durable au niveau de sa mise en pratique. En effet, une fois passée la préface et arrivé à l'introduction, cette dernière rappelle le lecteur à l'ordre. Même si les débats multipliés ont, il est vrai, permis une prise de conscience élargie de la part des individus ; l'action, l'aspect concret, lui, laisse encore la place au mécontentement. A titre d'exemple, le rapport du Conseil économique et social des Nations Unies explique que, concernant le développement durable, la mise en pratique laisse manifestement à désirer. [...]
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