Le Deuxième sexe, Simone de Beauvoir (1949), constructivisme sociologique, Gallimard, complexe d'Oedipe, complexe d'Electre, recherche de l'être, mythes, philosophie, métaphysique, Pline
Bien qu'écrit quelques années après la Seconde Guerre mondiale, "Le Deuxième sexe" de Simone de Beauvoir est encore aujourd'hui considéré comme une référence des mouvements féministes, et plus récemment comme le point de départ des études sur le genre (au sens général). Notons que l'on attribua à cette œuvre le déclenchement de la seconde vague féministe (puis égalitariste) en France. Pour cette présentation, nous souhaiterons dans un premier temps présenter une courte biographie de l'auteure, ainsi qu'une présentation de l'oeuvre, puis nous respecterons le cheminement idéologique du livre pour en présenter les principaux aspects. Nous conclurons sur une ouverture concernant les principales influences de l'oeuvre et son utilisation dans différents domaines et milieux intellectuels.
[...] Présentation du livre Le Deuxième sexe a été publié en 1949 par Gallimard, Simone de Beauvoir avait alors 41ans. L'édition actuelle est publiée par Folio, collection Essai et est divisé en deux tomes. Le premier de 410 pages est centré sur divers points de vue et l'histoire de la condition féminine et le second de 652 pages est quant à lui centré sur la construction de l'identité de façon illustrée ainsi que sur les revendications nécessaires à l'émancipation de la condition féminine. [...]
[...] De cette réflexion plus métaphysique, Simone de Beauvoir étudie les rapports entre l'essentiel et l'inessentielle de la femme (NDLR : on peut ressentir encore le trait naturaliste). Elle aborde notamment le « paradoxe » que l'on peut trouver dans la Genèse : ainsi Ève n'a pas été façonnée de la même façon que l'homme, mais tirée du flanc du premier mâle, pour le sauver de la solitude, ceci aboutissant à une ironie que la philosophe explique p.242 « Aucun homme ne consentirait à être une femme, mais tous souhaitent qu'il y ait des femmes. [...]
[...] Elle réfléchit ensuite sur la notion de pur et d'impur, notamment pendant la puberté, qui est un mythe que l'on retrouve dans de très nombreuses cultures. Ainsi, la jeune femme à qui on permet des jeux semi-érotiques avec les garçons est reconsidérée, de façon péjorative, dès l'apparition de sa puberté, où l'on retrouve aussi des liens avec la mort. Citons Pline dans Histoire naturelle : « La femme menstrues gâte les moissons, dévaste les jardins, tue les germes, fait tomber les fruits, tue les abeilles : si elle touche du vin, il devient du vinaigre ; le lait s'aigrit . [...]
[...] Ce point de vue permet à l'auteure d'élaborer de nouvelles théories quant à la domination du modèle masculin : selon elle, le pivot de toute l'histoire serait le passage du régime communautaire à la société privée, entraînant les notions de possession. Cela lui permet implicitement de défendre les idées marxistes, chères au couple de Beauvoir/Sartre au début de leur vie intellectuelle. C. Deuxième partie : histoire L'auteure introduit cette partie en faisant la conclusion de son étude des trois précédents points de vue sur les femmes. [...]
[...] La philosophe introduit son étude de mythe en montrant que si les aspects du patriarcat ont maintenu les femmes dans un état de dépendance, les mythes conviennent aussi à leurs prétentions ontologiques et morales. Dans un premier temps, l'auteur revient sur la présence de femmes libres, dont la liberté est expliquée par leur revêtement d'une dignité religieuse et sociale. En fait, cette notion de liberté est purement philosophique et est à nuancer : ainsi les femmes acceptèrent la souveraineté de l'homme et ne se révoltèrent pas. [...]
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