Toute étude ethnographique se doit au préalable de se munir des informations données par François LAPLANTINE dans son prodigieux livre « La description ethnographique ». Simple, précis, concret et pragmatique, cet exposé réunit tout ce que le lecteur recherche.
En effet, une écriture des cultures est une activité à la fois linguistique et visuelle, une expérience du voir qui tente d'élaborer un savoir (l'anthropologie) en faisant sans cesse retour au voir. Il est l'auteur d'une bibliographie dynamique avec l'explicitation du comment et surtout du pourquoi, en citant les pages et les moments forts des auteurs cités… « Il est essentiel de ne rien déduire a priori : observer, ne rien conclure. » Cette description ethnographique ne consiste pas seulement à voir, mais plutôt à faire voir. Et cette nuance à sa prime importance.
[...] L'auteur effectue aussi une distinction entre voir et regarder De ce fait, les gestes, les silences, les soupirs, les expressions corporelles, les comportements les plus anodins nous apportent dorénavant une source innombrable de données inconnues, au vu de notre attention permanente et soutenue. En effet, le terrain est un rite de passage qui nous transforme en véritable anthropologue ! Ainsi voir, c'est recevoir les images et regarder, c'est garder, prendre garde à, prêter attention à quelque chose. On passe alors du passif à l'actif Le regard s'attarde sur ce qu'il voit. [...]
[...] Le but d'une recherche ethnographique est alors de saisir le point de vue de l'individu, de comprendre sa vision de son monde et le plus important n'est pas de tout décrire ou de tout dire, mais plutôt d'établir des relations ou des discontinuités. Ainsi, expliquer consiste à observer et à décrire un certain nombre de phénomènes, puis à partir d'une logique inductive fondée sur l'expérimentation et la vérification, à dégager les lois qui les régissent. C'est le modèle classique de la rationalité scientifique. Comprendre, c'est comprendre le sujet qui explique l'objet. C'est aussi saisir les processus à l'œuvre dans la vision et l'énonciation. [...]
[...] La perception de l'ethnographe n'est pas quant à elle de l'ordre de l'immédiat de la vue, mais plutôt de la vision différée, instrumentalisée (Stylo, dictaphone, micro, caméra, ordinateur ) Le regard consiste en une intensification du premier voir selon Fédier. Néanmoins notre regard nécessite un apprentissage car il ne s'agit pas de regarder du coin de l'œil, ou d'un coup d'œil, il s'agit de distinguer et de discerner ce que l'on voit. Mais comment écrire sans avouer un sentiment de partisanerie, d'encouragement, de sensibilité accordée envers notre population d'étude ? [...]
[...] Cette description ethnographique ne consiste pas seulement à voir, mais plutôt à faire voir. Et cette nuance à sa prime importance. La description ethnographique en tant qu'écriture du visible, met non seulement en jeu l'attention du chercheur mais un souci tout particulier de vigilance à l'égard du langage, puisqu'il s'agit de faire voir avec des mots, lesquels ne peuvent être interchangeables, tout particulièrement lorsque l'on se fixe pour objectif de rendre compte de la manière la plus minutieuse de la spécificité des situations, chaque fois inédites, à laquelle on est confronté. [...]
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