Dans cet essai, le sociologue d'origine algérienne Azouz Begag revient sur les destins de ces jeunes des banlieues difficiles, appelés « dérouilleurs », qui, dans les années 70/80 ont su quitter leurs quartiers sensibles, leur cercle morbide et faire peau neuve, pour réussir ailleurs et devenir des acteurs de leur destinée. Ce livre peut-être lu comme une reconstitution de mémoires, de récits de vie, puisqu'il est le fruit d'une centaine d'entretiens menés, en 2000 et 2001, auprès de ceux qui ont dérouillé, mais aussi auprès de ceux qui ne sont jamais partis. Ce terme, qui est aussi le titre de l'ouvrage, résume bien le sujet que l'auteur traite puisque « dérouiller » a ici le sens de « dégourdir, réveiller », c'est-à-dire, bouger de son quartier d'origine pour réussir sa vie.
[...] Son souhait est de voir les jeunes d'aujourd'hui trouver une issue pour s'en sortir. Begag, explique qu'il faut s'ouvrir aux autres sortir de son quartier pour rencontrer d'autres personnes, créer du lien social, accéder à un emploi plaisant, à une certaine reconnaissance sociale et surtout à une satisfaction personnelle. Au-delà de la mobilité nécessaire pour réussir, dont nous parle Begag, c'est de l'immigration que celui-ci traite. Il essaye de trouver ce qui permet aux personnes françaises d'origines immigrées de se situer et de pouvoir vivre normalement dans la société française, au même titre que n'importe quel français. [...]
[...] Le premier chapitre traite de l'environnement familial des dérouilleurs. Le second chapitre parle du caractère individuel des dérouilleurs et des facteurs de déclics. Enfin, le troisième chapitre traite de la rupture avec l'environnement d'origine. Dans le premier chapitre on apprend que l'environnement familial joue un rôle déterminant sur le destin des dérouilleurs. Dans les années 60/70, c'est l'autorité du père qui structurait l'évolution des enfants. On le respectait car il travaillait dur pour faire vivre sa famille. Le père est donc omniprésent dans l'évolution des dérouilleurs. [...]
[...] Ils pensent que ce n'est pas à eux de changer de lieu de vie mais que c'est aux mentalités de changer. Beaucoup de personnes que je connais vivent dans des logements trop étroits ou insalubres faute de moyens financiers, face à une vie de plus en plus chère mais à des salaires qui ne suivent pas. Un des interviewés de Begag a dit : Les organismes de logements ne veulent pas avoir le même type de famille, ils veulent faire la mixité. Mais la mixité tu sais pourquoi ils veulent la faire ? [...]
[...] C'est le grand défi de l'Etat républicain. Il ne faut oublier personne, ne laisser personne au bord du chemin Par des actes violents, les jeunes de banlieues veulent montrer qu'ils existent eux aussi et qu'il ne faut pas les sous-estimer. Ils se révoltent face aux difficiles conditions de vie dans certain quartier, dans certaines familles ; face à un chômage persistant C'est le seul moyen qu'ils ont trouvé, et peut-être pas le meilleur, pour exprimer leur indignation face à des politiques qui, selon eux, ne se soucis guère d'eux et ne tiennent jamais leurs promesses. [...]
[...] Il a déclaré à France 2 : Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans et qu'on va leur envoyer la police. Il faut y aller avec une volonté d'apaiser Puis il a ajouté dans le journal Libération C'est en luttant contre les discriminations dont sont victimes les jeunes qu'on rétablira l'ordre, l'ordre de l'égalité. Pas en amenant plus de CRS Azouz va encore plus loin. [...]
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