Au-delà des apparences... sur quelques problèmes de mesure des opinions - Daniel Gaxie (1990) - Une critique des sondages d'opinion

Thèmes abordés

Daniel Gaxie, sondage d'opinion, Actes de la recherche en sciences sociales, opinion publique, opinion sociologique, grille d'analyse, perception, libéralisme, profession supérieure, dépense sociale

Résumé du document

Le texte que nous allons vous présenter est un article de Daniel Gaxie paru en 1990 dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales. Daniel Gaxie est un politiste français. Ses travaux portent principalement sur de la sociologie politique.
Le texte dont nous allons parler aujourd'hui s'intitule Au-delà des apparences... sur quelques problèmes de mesure des opinions. Dans cet article, l'auteur remet en question un certain nombre de préjugés sur les sondages d'opinion. Il remet en cause leur pertinence comme "révélateur" de l'opinion publique. Cette dernière notion porte également à débat. Finalement, l'auteur déconstruit les sondages d'opinion sociologiques afin d'en faire apparaître les lacunes et les manquements.

Extraits

[...] Pour ce faire, l'auteur reprend des sondages d'opinions et nous apporte son analyse sur la base de ceux-ci. Dans la première partie de l'article, l'auteur relève que les sondeurs assimilent habituellement les taux de sans réponse au taux de sans opinion. Gaxie appuie sur le fait qu'il est nécessaire de faire une distinction entre les deux. En effet, si on assimile les sans réponses aux sans opinion, on suppose que toutes les réponses sont des opinions. Or, ce n'est pas le cas, car pour formuler une opinion, il est nécessaire d'avoir un bagage de compréhension des enjeux sous-tendant la question, ce qui n'est pas le cas chez tous les sondés. [...]

[...] Enfin, l'auteur évoque le problème de la retraduction des problématiques posées par les sondeurs. En effet, face à des questions posées qui sont des enjeux nécessitant des connaissances sur le sujet, les sondés n'hésitent pas à retraduire la question dans des termes et des conceptions qu'ils connaissent. Il y a donc une retraduction de la question qui s'opère entre le moment où la question est posée et le moment où le sondé répond à la question. L'auteur prend par exemple le cas d'une question sur le libéralisme où les sondés des classes populaires souvent moins cultivées sur cette notion vont retraduire la question sur la notion de liberté. [...]

[...] sur quelques problèmes de mesure des opinions - Daniel Gaxie (1990) - Une critique des sondages d'opinion Le texte que nous allons vous présenter est un article de Daniel Gaxie parut en 1990 dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales. Daniel Gaxie est un politiste français. Ses travaux portent principalement sur de la sociologie politique. Le texte dont nous allons parler aujourd'hui s'intitule Au-delà des apparences . sur quelques problèmes de mesure des opinions. Dans cet article, l'auteur remet en question un certain nombre de préjugés sur les sondages d'opinions. [...]

[...] Une part d'entre elles apparaissent également lorsque les questions sont posées en des termes abstraits. Alors, nous remarquons que les individus les plus concernés par les questions sociales, c'est-à-dire les classes défavorisées, répondent moins souvent proportionnellement que ceux qui sont loin de ces préoccupations. Ici, c'est le niveau de politisation qui explique cela. Les classes les plus élevées de la société ayant un capital culturel plus important n'auront pas de difficultés à manier les concepts pour répondre à des questions abstraites alors que les classes les plus défavorisées tendent à avoir un taux de non-réponse plus élevé. [...]

[...] Il en va en fait de la compréhension de la question elle-même par les sondés. Les enquêtes répondent non pas à la question posée mais à la question telle qu'ils la perçoivent. Cela peut notamment résulter d'une compréhension différente des mots de la question au regard de la maîtrise du vocabulaire et des expressions utilisés par exemple. Un autre piège dans les sondages d'opinion est celui des généralités des questions posées aux sondés. Par exemple, demander aux citoyens : "faut-il baisser les dépenses sociales est une question trop générale pour qu'une réponse par oui ou par non puisse suffire à y répondre. [...]