Il s'agit de mettre en exergue les intérêts sociaux sexués en jeu dans la famille, de découvrir « comment la vie conjugale modifie pour la femme la gestion de ses capitaux culturels, économiques et sociaux. » L'entrée dans le mariage a-t-elle un prix élevé pour la femme, un prix plus élevé pour elle que pour son mari ? Les intérêts féminins sont-ils préservés dans l'institution familiale ?
[...] L'entrée dans le mariage a-t-elle un prix élevé pour la femme, un prix plus élevé pour elle que pour son mari ? Les intérêts féminins sont-ils préservés dans l'institution familiale ? Cette estimation du coût du mariage repose sur une abstraction théorique : la complexité de l'identité individuelle est réduite à quatre éléments : sexe, âge, état matrimonial et possession d'un livret d'épargne. Sur ce livret est inscrite la valeur sociale que la personne possède. Elle synthétise l'ensemble des capitaux détenus, richesse culturelle, diplômes, capital économique et capital social. [...]
[...] La femme peut aussi être considérée comme une pourvoyeuse de capital. Le rendement professionnel du capital masculin est fonction des conditions familiales et conjugales dans lesquelles l'homme vit. Il obtient ln meilleur succès, s'il est marié et non célibataire. Les hommes des classes supérieures reçoivent les dividendes du capital relationnel que les épouses accumulent pendant leur temps dit libre Par ces relations, y compris celles de la parenté, circule l'information sur les possibilités de promotion, de mobilité Ce travail invisible de la femme élargit la surface sociale de son couple et rentabilise fait de la dualité conjugale. [...]
[...] La plus importante, calculée en temps, est sûrement la décharge du travail domestique garantie à l'homme grâce à la surcharge féminine. Toutes les données des enquêtes Emploi du temps» confirment cette inégalité sexuelle devant le travail ménager et éducatif. Une seconde forme est le respect de la priorité masculine. En cas de concurrence entre les partenaires à propos du droit à l'emploi ou de l'accès à une formation complémentaire, l'homme est assuré d'être choisi. Les remerciements qui figurent en début des thèses peuvent servir d'indicateur des formes, reconnues, par lesquelles une femme intervient processus de valorisation masculine. [...]
[...] La logique du compromis entre les deux parties est dominante. Dans Fortune et infortune de la femme mariée, de Singly de même conclut à la force de l'amour qui masque les intérêts sociaux différenciés des deux conjoints. Ce qu'il est important de retenir dans cet article, c'est la méthodologie mise en oeuvre par de Singly, plus que le résultat des luttes domestiques annoncé par l'enquête, dont de Singly précise lui-même qu'il devrait être consolidé par des enquêtes ultérieures. L'élément d'importance est donc le fait que de Singly présente une analyse de la sphère conjugale peu commune, différente de celle où les capitaux figurent dans l'analyse sociologique[2]. [...]
[...] C'est à partir de ces capitaux que les positions des deux époux se fixent vis-à-vis du conflit majeur qu'examine dans cet article De Singly. Cet article repose sur l'analyse d'un questionnaire passé à 150 mères ayant un enfant de 5 ans ou 7 ans en 1971-1972. Il s'agit de cerner les variations selon l'appartenance de classe de l'imposition morale domestique. Chaque conjoint est différencié par son sexe et par son capital symbolique, dont le niveau de scolarisation est l'indicateur choisi, si la scolarité de l'individu s'est terminée avant 18 ans, la scolarité est notée I pour inférieur, si les études ont été poursuivies après, elle est notée S. [...]
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