Dans cet ouvrage, Dany-Robert Dufour entreprend, en philosophe, de replacer un grand nombre d´évolutions de notre société dans un mouvement civilisationnel plus large : l´extension du néolibéralisme. En détruisant petit à petit l´équilibre instable que la Modernité avait bâti entre recherche par chacun de son intérêt égoïste et certains principes moraux, le libéralisme contribue à l´émergence d´une « postmodernité » aux caractéristiques peu reluisantes : montée de l´égoïsme et bouleversement des rapports à autrui, servitude volontaire (mise en troupeau volontaire), modifications profondes du rôle et des modes d´intervention de la puissance publique de nature à menacer la démocratie, refus de toute autorité et de tout savoir, opportunisme, dénaturation de l´art, etc.
L´ouvrage est organisé en 10 chapitres, correspondant chacun à l´un des « 10 commandements » de la « morale » néolibérale. Ce document consiste en une prise de note détaillée des éléments clés chapitre par chapitre.
[...] Le bon esprit pourrait penser que ce devrait être une bonne raison pour que cela s'arrête vite. Eh bien non. Et pourquoi ? Parce que, nous explique Baudrillard, ‘toute cette médiocrité prétend se sublimer en passant au niveau second et ironique de l'art. Mais c'est tout aussi nul et insignifiant qu'au premier. Le passage au niveau esthétique ne sauve rien, bien au contraire : c'est une médiocrité à la puissance deux. Ca prétend être nul. Ca dit : je suis nul ! [...]
[...] Le rapport à la langue : tu ignoreras la grammaire et tu brutaliseras le vocabulaire ! Pour Chomsky et les générativistes, il existe une grammaire universelle visible dans toutes les langues, innées, inscrites quelque part dans la circuiterie neuronale du cerveau humain résultant du code génétique. Il en découle que : nous n'avons plus à nous interroger sur la grammaticalité d'un énoncé puisque cet énoncé est produit par un humain qui ne peut parler qu'en suivant les contraintes inconscientes dont est constituée la grammaire universelle déposée en chacun de nous. [...]
[...] Il existe un énoncé, voire un axiome, commun au libéralisme (s'intéressant à l'économie marchande) et à la psychanalyse (s'intéressant à l'économie psychique) ce qui n'est pas étonnant car les deux s'intéressent à l'économie libidinale. Cet axiome est le suivant : la pulsion est égoïste, elle vise sa propre satisfaction. Freud s'est empressé d'ajouter un 2e axiome que l'on ne trouve pas chez Mandeville : toute jouissance tirée de la satisfaction de la pulsion ne peut être que limitée afin de préserver la cohésion du groupe social. [...]
[...] Le champ d'application de cette Providence s'étend de plus en plus : je serai donc fondé à souligner ici combien l'idée d'une postmodernité sortie de la religion est bancale en ce qu'elle paraît totalement ignorer que le monde est passé sous la juridiction d'un nouveau dieu. Ce serait même un comble de se croire libre de tout dieu au moment même où il n'y en a jamais eu de plus puissant ! Quid du retour de la religion et de la spiritualité ? [...]
[...] Elle préconise en somme de commettre des inégalités pour rétablir l'égalité. Cela s'appelle l'équité concept central chez Rawls. L'équité permet de pratiquer une politique inégalitaire prétendant réduire les inégalités. C'est donc une politique qui se pratique après coup. C'est-à- dire après que les inégalités ont été produites pour tenter de les corriger. Un des effets immédiats de ces théories de l'équité est qu'elles permettent de passer au second plan voir à la trappe la question de ce qu'il faudrait faire pour éviter le surgissement d'inégalités décidément trop criantes. [...]
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