En matière de sociologie de l'individu, la tradition française est marquée par une exigence empirique. Ces sociologies analysent de plus en plus les relations entre l'état de la société et le travail sur soi. Mais il ne s'agit pas vraiment d'entrer dans la conscience des individus, l'action intentionnelle de ce dernier n'est pas ce qui prime, l'individu est considéré comme un processus, il est le fruit d'un travail.
[...] Pour lui, la seconde modernité place l'individu face à des situations d'improvisation permanente. L'individu est amené à faire des expérimentations, mais comme le précisent nos auteurs : L'ouverture d'un espace d'autonomisation personnelle dans nos sociétés engendre à la fois des marges d'improvisation plus larges et en même temps exige un important travail d'harmonisation et d'unification . La description de la vie sociale autour des notions de rôles doit être complétée, et pour Kaufmann ce complément s'analyse en termes d'internalisation et d'extériorisation. [...]
[...] Le soi soutenu par autrui François de Singly : les liaisons identitaires Les travaux de François de Singly portent sur la famille et sur le membre du groupe qui peuvent devenir Autrui significatif. Il distingue ‘identité personnelle' et ‘identité statutaire'. Dans les sociétés individualistes comme la nôtre où l'injonction d'être soi-même est forte, l'identité personnelle prend de plus en plus de place. Certains de ses travaux portent sur l'entrée dans l'adolescence et sur le détachement que doivent opérer les jeunes par rapport à leurs parents. [...]
[...] Danilo Martucceli, François de Singly, "Les sociologies de l'individu" - chapitre 3 En la matière, la tradition française se caractérise par quelques éléments : tous les auteurs ou presque s'accordent à dire qu'il y a eu une transformation de l'individualisme au cours de ce dernier siècle. Tous parlent d'une seconde modernité, d'une post-modernité, bref d'une situation économique et sociale différente où les processus d'individualisation se sont modifiés. Ces travaux se caractérisent par une description fine des sentiments et des échanges et ne cessent d'interroger le vécu intérieur. [...]
[...] Or, les univers de socialisation de l'individu sont variés. Lorsque Lahire utilise l'expression ‘homme pluriel', il marque cet aspect morcelé et à la fois dynamique de l'individu. Pour Lahire, c'est dans l'action que l'individu s'unifie car elle résulte d'une dynamique interne exploitant toutes les ressources de ce dernier. Les travaux de recherche de Lahire portent sur les modalités concrètes de transmissions, autrement dit, sur les manières dont l'individu acquiert ses dispositions. Il élabore une galerie de portraits sociologiques. Il retrace les trajectoires des individus et accumule un maximum de renseignements sur eux afin de pénétrer les processus qu'ils ont mis en œuvre. [...]
[...] Tenir compte de cela, c'est permettre la subjectivation. Elle est tendue entre ces divers objectifs et les élèves construisent leur expérience scolaire en combinant et en hiérarchisant ces derniers. Les collégiens recourent par exemple à la dialectique de la face et de la frime. Danilo Martuccelli les épreuves de l'individuation Pour lui, la notion d'épreuves a quatre grandes caractéristiques : elle est indissociable d'un récit de mise à l'épreuve, elle suppose une conception particulière de l'individu où le ressenti personnel doit être pris en compte, elle inclut l'idée d'un processus plus ou moins formalisé d'évaluation menant à une sélection sociale, finalement, les épreuves désignent des moments historiques particuliers. [...]
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