Dans les sociétés premières, l'acte du criminel est considéré comme la violation d'une règle religieuse, d'un précepte moral ou d'un interdit d'un groupe social. La loi pénale n'est alors pas dissociée de la religion. Aujourd'hui la dissociation est entière. Dans la majorité des sociétés contemporaines les délits ou crimes sont distingués suivant leur degré de gravité et aucune morale dominante n'est imposée. De plus, la délinquance s'est largement banalisée.
Dès lors l'image du criminel a forcément évolué : face à la vision naturaliste et misérabiliste du XIXe siècle où le criminel était un être conditionné par son hérédité ou certaines tares physiques, on a aujourd'hui une image différente, celle de la criminalité comme un fait social et les individus les plus divers peuvent devenir criminels.
Dans ce contexte, la démarche de la criminologie est d'analyser suivant une méthode scientifique, le fait social que constitue la criminalité à un niveau stratégique et sociologique ainsi que les personnalités des auteurs. Elle vise aussi à l'amélioration des procédures de prévention et de contrôle de la délinquance.
[...] Pour le droit français, le terme de crime a un sens juridique précis : il est réservé aux infractions les plus graves. Or, pour la criminologie qui n'est liée à aucun système juridique déterminé, le mot de crime correspond seulement à une infraction d'une gravité suffisante pour mériter son analyse. Dès lors, le crime, dégagé des cadres moraux et juridiques, apparaît comme un acte de nature spécifique et parfois mystérieuse dont l'analyse relève autant de la psychologie, de la psychiatrie ou d'autres disciplines. [...]
[...] II) La criminalité se mesure-t-elle ? Les statistiques n'offrent pas forcément une vision exacte de la réalité de la criminalité. Ainsi, dans ces statistiques il faut compter qu'au moins 40% des crimes et délits n'ont pas pu être sanctionnés. En fait, nous ne possédons que peu d'informations utilisables sur la criminalité. Depuis au moins un siècle, la statistique est la principale mesure du crime et c'est d'ailleurs de par l'essor de la statistique que la sociologie criminelle a pris son importance. [...]
[...] Tel que même reconnu par les services de police. [...]
[...] Le crime est un phénomène ancien et la réaction de la société à son encontre est davantage inspirée par des principes moraux traditionnels que par des techniques modernes. La criminologie peut donc servir à offrir une vision plus objective et universelle que celles des législations nationales. Face à la loi pénale, elle introduit une dimension scientifique et humaine qui permet de saisir la réalité criminelle. Elle offre en fait une grille de lecture indispensable pour la compréhension du phénomène criminel dans la société. [...]
[...] Et de manière contradictoire, l'exigence de sécurité ne fait qu'augmenter. VI) Victimes et victimologie Une critique qui revient fréquemment est la suivante : la justice accorderait plus d'attention au criminel qu'à la victime. Ce n'est pas totalement vrai, la société porte une grande attention à la victime, de par les indemnisations de préjudice corporel notamment. En outre, il est indéniable qu'aujourd'hui la victime est devenue un objet de préoccupations pour les responsables de la politique criminelle comme pour la criminologie. [...]
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