Fiche de lecture de l'ouvrage : Le crépuscule du devoir - Gilles Lipovetsky. 5 pages
Un effort de définition est nécessaire avant d'entrer plus précisément dans l'étude de l'éthique dite postmoderne. La société postmoderne ou post-moraliste désigne l'époque où le devoir est édulcoré et anémié, où l'idée de sacrifice du moi est socialement délégitimée, où la morale n'exige plus de se dévouer pour une fin supérieure à soi-même, où les droits subjectifs dominent les commandements. Dans la société de l'après devoir, le mal est spectacularisé, et l'idéal peu magnifié. Si le blâme des vices demeure, l'héroïsme du bien est atone. Les valeurs que nous reconnaissons sont plus négatives que positives.
I. L'Ethique postmoderne, le crépuscule du devoir
II. L'Ethique postmoderne, une manifestation exemplaire de la culture individualiste post-moraliste
III. L'éthique postmoderne, l'émergence de problèmes non résolus
[...] Ce sport n'est plus synonyme de formation morale des jeunes gens de l'élite sociale La gestion rationnelle du temps et du corps : Illustrée par le professionnalisme en toute chose, l'obsession de l'excellence et de la qualité, de la santé et de l'hygiène. La fièvre hygiéniste fait florès, mais simultanément, elle s'est détachée des devoirs individuels. Pour l'essentiel, le rapport des individus au corps a cessé d'être en terme d'obligation inconditionnelle, ce sont les référentiels du bien-être et du désir qui sont devenus dominants, en particulier pour tout ce qui a trait au propre et au sale. [...]
[...] Point d'autres solutions réalistes sur le long terme que : la formation des hommes, l'essor et la diffusion du savoir, l'élargissement des responsabilités individuelles, le parti de l'intelligence, scientifique et technique, politique et entrepreneuriale. Conclusion Deux tendances contradictoires affectent l'époque de l'après devoir. L'une est tutélaire, rigide et hyper protectrice, l'autre travaille à fixer selon une voie plus libérale, des seuils, des limites, des réglementations à géométrie variable. Ces deux logiques cohabitent et continueront à orienter plus ou moins conflictuellement le devenir des démocraties contemporaines. Il ne reste plus qu'à souhaiter que l'éthique intelligente soit l'une des vertus d'avenir du crépuscule du devoir. [...]
[...] La pensée républicaine du XIXème siècle restera fidèle à cet idéal civique et patriotique hérité du modèle révolutionnaire. Le mouvement de désimbrication de l'éthique par rapport aux croyances théologiques connaîtra d'ailleurs une notable extension au XIXème siècle avec l'essor du positivisme, de l'athéisme, de l'anticléricalisme, marqué en 1905 par la séparation des Eglises et de l'Etat, immense victoire du schème de la morale indépendante. Dans le même temps, les modernes se sont employés à jeter le discrédit sur la sphère de l'idéal moral : De la fable des abeilles à la main invisible, les conduites égoïstes et les vices privés sont redignifiés comme conditions de la prospérité collective. [...]
[...] L'éthique postmoderne, l'émergence de problèmes non résolus A. Les revers de cette nouvelle éthique 1. Dualisation des démocraties : Le culte hygiéniste narcissique a pour envers la paupérisation, la dislocation des programmes sociaux. L'individualisme tempéré a pour revers l'individualisme destroy avec toutes ses dérives : défonces toxicomaniaques ou pratiques sanitaires calamiteuses de minorités plus ou moins larges. L'exaltation des plaisirs immédiats intensifie le culte individualiste, disqualifie la valeur-travail, contribue à désocialiser, à destructurer davantage les minorités ethniques et autres des grandes métropoles et les exclus des banlieues. [...]
[...] A l'âge post-moraliste, domine une demande sociale de justes limites, de responsabilité mesurée, de lois strictes aptes à protéger les droits de chacun, non l'esprit du fondamentalisme moral. Post-moraliste ne veut pas dire post-moral La liturgie du droit déchirant n'a plus de surface sociale mais les mœurs ne sombrent pas dans l'anarchie. La dynamique collective de l'autonomie subjective est désorganisatrice et organisatrice. Le néo-individualisme est un désordre organisateur I. L'Ethique postmoderne, le crépuscule du devoir A. La Modernité ou les bases d'une morale indépendante des dogmes religieux 1. Le moralisme religieux : (avant 1700) Au commencement de la morale était Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture