"Les conséquences de la littératie", de Good Jack et Watt Ian

Résumé du document

Avec la diffusion de l'écriture, Jack Goody, anthropologue britannique, père fondateur de la littératie, et Ian Watt, historien de la littérature britannique, ont observé grâce à des études ethnographiques notamment, l'impact de l'écriture dans les sociétés. L'article, « Les conséquences de la littératie », traduction de « The consequences of literacy » de Goody et Watt, par J.C.Lemoine, rend compte des changements sociaux ainsi que des changements anthropo-cognitifs dans les sociétés où s'est diffusée l'écriture.

Selon les auteurs, la diffusion de l'alphabet a permis des changements sociaux dans les sociétés. Avec le développement des formes graphiques, des gravures, des pictogrammes des logogrammes, jugés insuffisants afin de représenter tous les sons de la société, l'alphabet est vu comme une écriture jugée simple et universelle.

Extraits

[...] Après la mise par écrit des poèmes d'Homère par exemple, des logographes ont été amenés à les critiquer, à utiliser leur réflexion afin de les réinterpréter pour faire une chronologie correcte au début de la diffusion de l'écriture. Il y a ainsi un lien entre la logique et l'écrit. Comme le dit Spengler, écrire implique un bouleversement dans les relations propres à la conscience éveillée, dans la mesure où l'écriture libère cette conscience de la tyrannie du présent Goody et Watt voient ainsi une supériorité des sociétés littératiennes face aux sociétés orales. [...]

[...] Les conséquences de la littératie Good Jack et Watt Ian (2006) GOOD Jack, WATT Ian, Les conséquences de la littératie, Pratiques, n°131- 132, déc p. 31-68. Traduction française de The consequences of literacy. In Literacy in Traditional Societies. Cambridge University Press p. 27-68. Avec la diffusion de l'écriture, Jack Goody, anthropologue britannique, père fondateur de la littératie, et Ian Watt, historien de la littérature britannique, ont observé grâce à des études ethnographiques notamment, l'impact de l'écriture dans les sociétés. L'article, Les conséquences de la littératie traduction de The consequences of literacy de Goody et Watt, par J.C.Lemoine, rend compte des changements sociaux ainsi que des changements anthropo-cognitifs dans les sociétés où s'est diffusée l'écriture. [...]

[...] L'écriture et la lecture sont alors utilisées différemment dans la société. En outre de ces inégalités sociales, la diffusion de la littératie a favorisé l'individualisation selon les deux Britanniques. L'individu est le centre d'intérêt. La réflexion privée, l'indépendance, la liberté de ne pas participer à la culture, la volonté d'écrire pour soi sont de nouveaux principes dans les sociétés où la solidarité est nommée organique selon Durkheim. La cohésion sociale de la société connait une division sociale du travail pouvant favoriser l'individualisation. [...]

[...] Selon les auteurs, une société littératienne est définie comme une société ou les hommes sont capables de lire et d'écrire. Malgré la diffusion de l'alphabet et la situation exemplaire de la Grèce, il est montré que des différences sociales persistent. Les auteurs reprennent le principe de Mill selon laquelle la société égalitaire ne serait qu'une illusion puisque tout le monde n'a pas appris à lire et à écrire. Il subsistait un large fossé entre les literati et les profanes entre les scribes et le reste de la population dans les sociétés proto-littératiennes, c'est-à-dire avant la diffusion généralisée de l'alphabet. [...]

[...] En effet, pour ce philosophe, on ne peut parvenir aux principes de la vérité que par les dialogues de face à face où les individus échangent. La transmission orale est plus dense, complète, permet d'acquérir la connaissance essentielle contrairement à la littératie ou les mots tels quels ne peuvent transmettre les idées. Or, pour Platon, l'écrit seulement peut parvenir à développer une attitude critique chez l'individu. Néanmoins, pour les deux auteurs, Goody et Watt, Platon était un partisan des deux sociétés puisqu'il portait un intérêt au fait que les sociétés littératiennes analysées et critiquées les modes de pensée tout en gardant un intérêt aux sociétés orales où persistaient les mythes et les coutumes transmises de manière orale. [...]