Le propos de Simmel dans le livre est la construction d'une théorie sociale du conflit en se basant sur sa fonction de régulation sociale. Il utilise une méthodologie qualitative qui se pose sur des observations et stipule que le conflit est un phénomène socialement construit.
Pour vérifier cette vision, il combine une théorie hypothético-déductive d'une part et des
expérimentations et des constatations de notre vécu.
Il s'appuie sur plusieurs exemples tirés de la réalité afin d'expliciter et clarifier ses idées.
Les deux exemples de patrimoine et d'amour utilisés illustrent la notion de conflit comme valeur positive non destructrice: le conflit dans une société est semblable au cas où on n'augmente pas la fortune et la valeur d'une entreprise en procédant à l'élimination de ses passifs. En outre, parfois une aversion ou un sentiment de haine entre un homme et une femme est le premier stade d'une relation passionnée amoureuse. Même les relations érotiques démontrent une relation dominée par l'amour et le besoin de dominer l'autre et de le rendre un esclave sexuel.
[...] D'où l'idée selon laquelle les conflits qui surgissent dans les relations étroites sont signes de stabilité. De même, les occasions de conflit dans les relations secondaires ne constituent pas une menace d'éclatement du consensus car elles ne concernent qu'une partie de la personnalité des participants et sont donc moins violentes. SIMMEL estime qu'un conflit avec l'extérieur renforce la cohésion interne d'un groupe et accroît sa centralisation. Mais l'absence d'une attitude conflictuelle ne peut à elle seule indiquer que les rapports sont stables ou exempts de tensions potentiellement explosives. [...]
[...] Pour ce dernier, la société a autant besoin d'association que de compétition. Loin de se confondre avec une cause dysfonctionnement désastreuse, le conflit est une source de régulation qui traverse et structure une multitude de champs et de formes sociales , il structure les relations collectives et renforce, quand il ne crée pas, l'identité sociale Lewis COSER (professeur de sociologie américain) a une vision proche de cette de SIMMEL et définit le caractère fonctionnel du conflit comme un opérateur de cohésion du groupe, il sert de soupape de sécurité et évite ainsi de briser les rapports entre antagonistes Cependant, comme l'indique le sociologue Patrick WATIER, il ne faut pas conclure que pour l'auteur tout conflit favorise la régulation sociale. [...]
[...] La réconciliation pourra peut-être avoir lieu une fois, mais elle n'effacera pas totalement le sentiment laissé par le conflit, qui prendra une dimension plus significative et entraînera une séparation définitive en cas d'un nouvel antagonisme. Ainsi le conflit peut s'achever par le compromis qui consiste en un accord entre les antagonistes et l'aboutissement à une solution qui satisfait les deux parties. En outre , il existe un autre mode de fin du conflit qui est la réconciliation. Ce mode est purement subjectif contrairement au compromis. [...]
[...] Cette situation exige du groupe la même conduite sur le plan formel. C'est le cas des organisations de guerre chez les indiens d'Amérique du Sud : en situation de paix ils se composent de petites assemblées générales autonomes répartis en 30 foyers alors qu'en situation de guerre, chaque assemblée a un représentant et constituent des unités solidaires. Donc en cas de guerre, SIMMEL dit que la forme du groupe doit être renforcée par la centralisation : exemple à contrario des esquimaux du Groenland. [...]
[...] Il dit que dans les rapports où les participants sont profondément et totalement engagés apparaîtront des sentiments à la fois d'amour et de haine, d'attirance et d'hostilité. Il ajoute que c'est une conception erronée de croire que l'un des facteurs reconstruira ce que l'autre a démoli. SIMMEL dispose que le déclenchement de chaque conflit est du à des raisons variées. En effet le combat pour l'amour du combat pulsion formelle est rare : il peut être soit naturel provenant d'un homme égoïste qui se content de la souffrance des autres ; soit d'opposition pure où intervient les défenseurs de droit menacés qui s'opposent pour se protéger. [...]
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