Le savoir est et sera produit pour être vendu et deviendra très important dans les capacités productives des États nations. Le savoir deviendra alors un enjeu majeur dans la compétition mondiale pour le pouvoir. Cette mercantilisation ne pourra donc laisser intact le privilège que les États-nations modernes détiennent sur la production et la diffusion des connaissances. L'idée selon laquelle la société ne progresse que si les messages qui y circulent sont riches en information et faciles à décoder se renforcera. Cela obligera les pouvoirs publics à reconsidérer leurs rapports de droit et de fait avec la société civile.
Ce livre "La condition postmoderne" est né d'un rapport qui a pour objet la condition du savoir dans les sociétés les plus développées. On la nomme « postmoderne. Le savoir postmoderne désigne l'état de la culture après les transformations qui ont affecté les règles des jeux de la science, de la littérature et des arts à partir de la fin du XIXe siècle. Le savoir change de statut en même temps que les sociétés entrent dans l'âge dit post-industriel et les cultures dans l'âge dit postmoderne.
Les technologies nouvelles, du fait qu'elles rendent plus mobiles les données utiles aux décisions et sujettes à piraterie, aggravent l'urgence de ce réexamen. On peut donc imaginer des flux de connaissances dont les unes seront réservées aux « décideurs » tandis que les autres à l'entretien de la vie quotidienne de chacun, au maintien du lien social.
[...] Ainsi prend forme la légitimation par la puissance. L'informatisation généralisée fournira le contrôle sur la réalité (contexte). L'accroissement de la puissance passe donc par la mise en mémoire, l'accessibilité et l'opérationnalité des informations. La ventilation des fonds de recherche par les États et les entreprises obéit à cette logique ; d'où le refus d'habiliter certains centres de recherches - L'enseignement et sa légitimation par la performativité L'enseignement est considéré comme un sous-système du système social où la performativité est de mise, alors la politique de l'enseignement supérieur doit répondre au critère de performativité. [...]
[...] Les conseils d'enseignants n'ont pas le pouvoir de fixer la masse budgétaire, mais seulement celui de la ventiler. QUOI ? Un stock organisé de connaissances auquel sont appliquées les nouvelles technologies sur le support communicationnel. PAR QUEL SUPPORT ? La didactique peut être confiée à des machines reliant les banques de données (bibliothèques, etc.) à des terminaux intelligents mis à la disposition des étudiants. Une formation élémentaire en informatique sera nécessaire. La question posée par l'étudiant, l'État ou l'institut d'enseignement n'est plus est-ce vrai ? [...]
[...] Il s'agit de montrer que la pragmatique du savoir scientifique postmoderne a peu d'affinité avec la recherche de la performativité. L'idée de performance implique celle de système à stabilité forte parce qu'elle repose : - sur le principe d'un rapport entre inputs et outputs ; - sur le principe d'une évolution prévisible des performances du système, sous la condition qu'on en connaisse toutes les variables. Or les limites sont les suivantes : 1 - Le coût : l'inventaire de l'état initial du système (input) et de toutes les variables indépendantes exigerait une énorme dépense d'énergie et abaisserait la performativité que cette idée déclare élever. [...]
[...] Le savoir est donc ce qui rend capable de proférer de bons énoncés dénotatifs, mais aussi de bons énoncés prescriptifs ou évaluatifs. Il coïncide avec une formation qui est la forme incarnée dans un sujet composé de diverses sortes de compétences. Les énoncés doivent, pour être légitimés, être conformes aux critères pertinents (de vérité, d'efficience, de justice, etc.) admis dans le milieu formé par les sachants et qui constituent la culture d'un peuple. Tous les observateurs s'accordent sur un fait : la prééminence de la forme narrative dans la formulation du savoir traditionnel. Le récit en est la forme par excellence. [...]
[...] La réponse est claire : oui si les supérieurs acceptent de délibérer avec les soldats. Autrement dit : oui si les limites de l'ancienne institution sont déplacées. C'est dans cet esprit qu'il convient d'aborder les institutions contemporaines du savoir. L'aspect langagier prend, dans une société communicationnelle une importance que l'on ne peut donc réduire à l'alternative présentée ci-avant entre le savoir positiviste (transmission unilatérale) et le savoir critique (dialogue) Pragmatique du savoir narratif Précisons tout d'abord la nature du savoir narratif par quelques éléments de terminologie. [...]
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