Dans ce livre, Maurice Godelier s'interroge sur le sens de quatre concepts : communauté, société, culture et identité. Il s'inspire principalement de sa propre expérience dans cet ouvrage, et notamment de ses voyages en Papouasie-Nouvelle-Guinée chez les Baruya, entre 1966 et 1988. Comme il le dit lui-même, les problématiques directrices de sa réflexion sont les suivantes : Comment se fabriquent des sociétés dans l'histoire ? Quels sont les faits sociaux qui rassemblent des groupes humains et en font une société ?
L'auteur s'inscrit clairement dans une perspective sociologique et anthropologique. Pour lui, les humains sont des animaux sociaux, la vie en société est naturelle pour l'être humain. Cependant, Maurice Godelier rejette une quelconque idée de contrat social ou l'idée d'un quelconque parricide.
Le chercheur s'oppose ainsi à Hobbes, Locke et Rousseau, qui sont les trois grands penseurs d'un contrat social fondateur de la société, et il n'adhère pas non plus à la thèse de Freud. Pour Godelier, les humains ne se contentent pas de vivre en société. Les êtres humains sont porteurs de quelque chose de plus. Pour lui, comme il le dit, « ils produisent de nouvelles formes d'existence sociale », et ils « transforment ainsi leurs manières de penser et d'agir et donc leur culture » (p. 10).
[...] 3ème chapitre C'est donc la violence et les massacres qui expliquent l'émergence de la société baruya. Mais cela ne permet pas de tout expliquer, c'est pourquoi il faut aussi s'intéresser à la nature des rapports sociaux qui sont à la base de la naissance de cette société. Selon Maurice Godelier, un Baruya lui avait, en une phrase, résumé tout ce qu'il cherchait, mais il ne s'en était pas rendu compte tout de suite. Cet homme lui avait dit la chose suivante : nous sommes devenus nous-mêmes lorsque nous avons construit notre propre Tsimia et initié nous-mêmes nos enfants. [...]
[...] Les communautés, elles, mènent au sein de leur société d'accueil une existence sociale qui leur est particulière, singulière. Godelier illustre son propos avec l'exemple de la communauté juive à New York et de la société juive en Israël, et également à travers l'exemple des quartiers chinois un peu partout dans les plus grandes villes du monde. Le chercheur ramène sa thèse à ce qui le préoccupe le plus, c'est-à-dire la société Baruya. Pour lui, la tribu constitue pour un Baruya une société alors que l'ethnie n'est qu'une communauté de culture et de mémoire, mais ce n'est pas une société Godelier écrit que, dans certains cas, une ethnie peut revendiquer pour elle seule l'appropriation d'un territoire ou d'un Etat, et cela peut conduire à des épurations ethniques pour, en un sens, purifier le territoire et prévenir les tensions futures. [...]
[...] Ces rites ont permis à ces groupes d'exister comme un tout, en permettant à toute la tribu de participer. Et la phrase que le Baruya avait prononcée prend, à la suite de cette analyse, tout son sens. C'est grâce aux rites, qui permettent de préparer les futures générations à la tradition Baruya et à la vie au sein de cette société, que la société est vraiment née, que les rapports sociaux ont permis à la Tsimia d'exister. 4ème chapitre Ce que les Baruya affirment et réaffirment lors de chaque initiation, c'est le droit d'exercer en commun une forme de souveraineté sur leur territoire, territoire qui est connu et donc reconnu par leurs voisins. [...]
[...] "Communauté, société, culture : trois clés pour comprendre les identités en conflits Maurice Godelier 1er chapitre Dans ce livre, Maurice Godelier s'interroge sur le sens de quatre concepts : communauté, société, culture et identité. Il s'inspire principalement de sa propre expérience dans cet ouvrage, et notamment de ses voyages en Papouasie-Nouvelle-Guinée chez les Baruya, entre 1966 et 1988. Comme il le dit lui-même, les problématiques directrices de sa réflexion sont les suivantes : Comment se fabriquent des sociétés dans l'histoire ? [...]
[...] C'est ce que le chercheur appelle identités en conflits Et il raconte alors les différentes transformations subies par la société Baruya dans son histoire récente. Il nous explique tout d'abord qu'en 1960, les Baruya ont été colonisés par l'Australie, et cet événement a signifié l'annulation et l'usurpation de leur souveraineté. A partir de ce moment, l'avenir de cette société dépendra grandement de décisions prises hors d'elle. Un deuxième changement a lieu en 1975. Les Baruya deviennent alors des citoyens de Papouasie Nouvelle-Guinée. [...]
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