Suite à un travail ethnographique dans une banlieue parisienne, qui a duré plus de trois années, Le Poutre retrace son aventure ou plutôt sa nouvelle vie dans la banlieue et il tente de nous apporter des éclaircissements sur une population souvent décriée et la plupart du temps inconnue de tous. Le titre est évocateur sur la teneur du livre et met en avant les émotions vécues par l'ethnologue. Son écriture est simple et calée sur ses observations, ce qui donne à lire des phrases courtes, précises, avec une syntaxe aisée pour tous.
Le danger pour Le Poutre est que les chercheurs qui étudient les cultures populaires sont soumis à un dilemme permanent : osciller entre le misérabilisme, qui met l'accent sur les relations à la culture légitime et qui disqualifie le peuple au nom de ses marques, et le populisme, qui prophétise et voit en lui les genres d'un nouveau monde. La tentation est grande, pour le sociologue, de se transformer en thuriféraire d'une culture jeune, conçue comme pôle de diffusion culturelle et de ressourcement social.
[...] Il a remarqué des provocations, des coups de pied ou des coups de langue, mais ça ne va pas plus loin. - La vengeance Le modèle de règlement des conflits de la société globale s'oppose radicalement à celui qui prévaut au sein des groupes d'adolescents, ou même de la culture des rues. La société moderne prône la justice, qui est chargée de trancher les conflits. Le règlement privé de conflit par la violence est interdit et puni par la Loi. [...]
[...] L'obsession des performances individuelles, cela pose des problèmes aux entraîneurs qui éprouvent des difficultés particulières à imposer des stratégies collectives à son groupe. Ces jeunes sont intégrés dans une logique de spectacle et de mise en scène, où la production de l'opinion du public prend une dimension extrême de fête et de rite collectif. La valeur de virilité et l'honneur personnel des joueurs sont portés à leur plus haut degré par une logique de star system. L'honneur est un élément essentiel de la vie sociale. [...]
[...] Mais avec les adultes, c'est la loi du silence qui prévaut (Le Poutre 181). Il a été frappé par l'âpreté et la dureté des relations interpersonnelles et notamment par la violence verbale. C'est une violence cultivée, soit signifiante, codifiée, contrôlée et non comme le souligne Dubet, une violence anomique. - Violence Toute violence est relative et toute conduite apparaissant violente aux yeux d'un groupe social donné peut très bien ne pas être perçue comme telle par un autre. Les ados eux-mêmes ne nomment d'ailleurs pas expressément la violence en tant que telle. [...]
[...] Ma seule distraction, c'était le football, pour la simple raison que tu peux jouer n'importe où En plus, tu as un jouet pour 15 gosses, tu vois ? C'est pour ça que les gamins y jouent (Cité P109) - Le langage Le langage se normalise. Le verlan est en baisse. Le principe de vengeance, même s'il est encore présent, perd sa dimension sociale et culturelle. L'usage des insultes perdure mais devient plus exceptionnel, ou plus banalisée, cela dépend de quel bord on se place. Ils sont donc réservés aux situations de conflits véritables. [...]
[...] Codes, rites, langage" par Le Poutre D. Paris, éditions Odile Jacob Suite à un travail ethnographique dans une banlieue parisienne, qui a duré plus de trois années, Le Poutre retrace son aventure ou plutôt sa nouvelle vie dans la banlieue et il tente de nous apporter des éclaircissements sur une population souvent décriée et la plupart du temps inconnue de tous. Le titre est évocateur sur la teneur du livre et met en avant les émotions vécues par l'ethnologue. Son écriture est simple et calée sur ses observations, ce qui donne à lire des phrases courtes, précises, avec une syntaxe aisée pour tous. [...]
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