La civilisation des mœurs est une étude socio-historique détaillée et rigoureuse de l'évolution des mœurs et des codes de conduite sociale dans la société occidentale depuis le Moyen Age. A travers l'étude approfondie de nombreux documents d'époque, souvent très instructifs sur les mœurs anciennes, Norbert Elias nous donne une vision claire de ce qu'il nomme le « processus de civilisation », tout en démontrant le rôle prépondérant joué par les couches sociales supérieures dans l'élaboration de ce processus
[...] Mais Frédéric II passe les améliorations sous silence, car il est issu d'une tradition intellectuelle qui est celle des cours anglaise et française. Par ailleurs, Frédéric II est sûrement celui qui a le plus agi en faveur du développement politique de la Prusse, si bien que ses positions émises en tant que philosophe divergent complètement de son action politique Une opposition sociale marquée entre la classe moyenne et la noblesse de cour en Allemagne La tragédie classique est combattue par les classes inférieures, car elle met en scène des hommes de cour qui observent les convenances. [...]
[...] Ce mouvement d'évolution n'est pas linéaire, comporte des périodes de ralentissement voire de retour en arrière, mais Elias pense qu'il est possible de dégager son orientation générale. L'évolution est entraînée par un mécanisme de diffusion des normes de l'aristocratie vers la bourgeoisie. De plus, pour Elias, il n'y a pas, au cours de ce processus, que les normes de savoir-vivre qui changent mais bien tout le comportement et la sensibilité de l'homme. Ainsi le traité d'Erasme est plus intéressant pour le changement de ton par rapport aux traités médiévaux, que pour le changement de mœurs qu'il introduit. [...]
[...] D'autres traduisent des mœurs aujourd'hui totalement bannies. Ainsi, cracher en public était une pratique courante, il était d'usage de manger avec les mains, les ustensiles étaient peu nombreux sur la table, il était courant de partager son assiette avec son voisin, Ces usages peuvent susciter des jugements rapides sur la prétendue barbarie du Moyen Age. Mais Norbert Elias refuse tout jugement de valeur : le Moyen Age n'est pas pour lui une époque de non-civilisation mais une étape dans le processus civilisateur. [...]
[...] civilisation des mœurs», de Norbert Elias L'auteur Norbert ELIAS est né à Breslau, en Allemagne (dans l'actuelle Pologne), en 1897. Sociologue atypique ayant entamé des études de médecine puis de philosophie avant de se tourner vers la sociologie, il enseigna notamment à l'université de Francfort. Fuyant l'Allemagne devant la montée du nazisme, il se dirige d'abord vers la Suisse, puis la France, avant de s'établir en 1935 et pour quarante ans en Angleterre. Outre-Manche, il se lance dans une carrière d'enseignant, et surtout il se consacre à la rédaction de Über den Prozess der Zivilization, qui paraît en 1939. [...]
[...] De plus, les cours ne font qu'imiter la vie à la cour de Louis XIV, et la marque des classes supérieures est l'usage de la langue française. C'est pour cela que ce ne sont pas les aristocrates qui tentent de définir ce qui est spécifiquement allemand, mais ceux qui parlent la langue. Un auteur français, Mauvillon, décrit tout ce qui apparaît dans la littérature allemande comme grossier ; on pourrait croire que c'est là uniquement l'avis d'un Français incompétent. Mais en 1780, soit quarante ans après lui, Frédéric II de Prusse publie un texte (De la littérature allemande) qui dénonce les progrès insuffisants de la littérature et de la science, ainsi que la paupérisation de la bourgeoisie. [...]
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