Circoncision, excision, domination, rapports de genre, anthropologie, terrain.
Fiche de lecture autour de l'article de Sylvie FAINZANG,
« Circoncision, excision et rapports de domination »
Anthropologie et société, vol 9, n°1, 1985 pp. 117-127
Dans lequel l'auteur tente de montrer en quoi les mutilations sexuelles, dans un contexte précis, peuvent constituer un moyen d'asseoir un processus de domination entre les sexes.
[...] La circoncision est l'inscription de la virilité chez l'homme. Cependant, on note des divergences dans les conceptions de cette inscription de la virilité Pour certains, la circoncision amène à l'homme la possibilité de se reproduire, alors que pour d'autres, elle accroît leur puissance lors de rapports sexuels. La fécondité de l'homme serait subordonnée à sa puissance, tandis que la fécondité de la femme serait subordonnée à la réduction de la sienne Cependant, le prépuce n'est pas considéré, comme cela pourrait paraître si on voulait penser la circoncision et l'excision comme une symétrie, comme une marque de féminité chez l'homme, mais plutôt comme une entrave à l'expression de sa puissance virile. [...]
[...] En outre, par cette socialisation des sexes et ce marquage sur les corps, il s'agît de préparer l'individu à un rapport de domination entre les sexes. Tu n'auras pas de désir de pouvoir, tu n'auras pas de désir de soumission. [...]
[...] Sylvie FAINZANG, Circoncision, excision et rapports de domination Anthropologie et société, vol pp. 117-127 Fiche de lecture : Le nombre important de discours au sujet des mutilations sexuelles et au sens à leur accorder rend difficile toute tentative de leur donner une signification univoque. Cependant, on peut attribuer à certaines notions récurrentes la signification des mutilations sexuelles, sans avoir à parler de leurs modalités, qui dépendent des sociétés qui les pratiquent. Cet article s'attache à étudier les discours tenus par des immigrés Africains vivant en France, qui continuent à avoir des pratiques de mutilation sexuelles, même hors d'un contexte initiatique. [...]
[...] L'excision comme condition physiologique de la domination sociale de l'homme sur la femme. Il est généralement admis que le clitoris est la partie masculine de la femme même parfois considéré, comme chez les Gourmantché de Haute Volta, comme un petit pénis La clitoridectomie est apparemment souvent considérée comme le moyen de supprimer la présence du sexe de l'homme chez la femme Il s'agît, selon Sylvie FAINZANG, d'une inscription de la féminité chez la femme On voit, par la pratique du percement des oreilles chez les filles, et par la forme donnée à l'orifice, une suggestion symbolique de la féminité, qui doit s'exprimer par le rond ou l'orifice Tout se passe comme si la différenciation opérée par la nature ne suffisait pas pour avoir valeur sociale et pour fonctionner comme marquage Les individus veulent rajouter un marquage sexué autre que celui qui se fait naturellement, et ne reconnaissent plus que ce marquage là. [...]
[...] Les deux pratiques sont souvent vues comme relevant d'une symétrie, c'està-dire qu'on va socialiser la femme par l'excision, et ainsi l'initier à devenir une femme adulte, c'est-à-dire qui est devenue adulte par le rite de l'excision, et de l'autre côté, que l'on va socialiser l'homme de la même manière par la circoncision. Ainsi, on va marquer une différenciation sexuée dans les rapports sociaux entre les individus grâce à ces pratiques. Les travaux de Nicole Sindzingre permettent de penser des limites à cette symétrie, et de mettre en évidence la non-équivalence de l'excision par rapport à la circoncision. Quels sont les sous-jacents qui se trouvent derrière les différentes représentations qui se font autour des mutilations sexuelles ? [...]
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