Charles Taylor, Le malaise de la modernité

Résumé du document

Le Malaise de la modernité est un ouvrage assez difficile à assimiler car son auteur emprunte son vocabulaire non seulement à la philosophie mais aussi à l'épistémologie et à la psychologie sociale dans le cadre de la formulation de ses thèses.
Dans la mesure où il ne fait pas vraiment preuve d'un grand souci didactique pour rendre son savoir parfaitement accessible aux profanes et ne s'appuie presque jamais sur des exemples concrets, il est très difficile de saisir la portée de cet ouvrage sans un minimum de connaissances requises sur son auteur et sa philosophie.
Dans « Le Malaise de la Modernité » on peut problématiser la question posée par Charles Taylor de la façon suivante : « De quelle façon l'individu recherche-t-il un idéal dans le cadre de la société moderne et quels sont les risques inhérents à une telle quête ? »
Il existe trois concepts essentiels particulièrement affectionnés par Taylor qu'il importe de maîtriser pour comprendre sa pensée : la raison instrumentale, l'authenticité et l'idéal moral.

Extraits

[...] Dans la même perspective les rites et les normes de la société jouaient plus qu'un simple rôle fonctionnel. Du coup les choses ont perdu leur aura Le désenchantement du monde se rattache à la primauté de la raison instrumentale Par raison instrumentale on entend cette rationalité que nous utilisons lorsque nous évaluons les moyens les plus simples de parvenir à une fin donnée. D'où le risque que la raison instrumentale élargisse son domaine propre jusqu'à prendre totalement possession de nos vies. [...]

[...] Les ouvrages principaux de Charles Taylor sont les Sources du moi (1998), la Liberté des modernes (1997) et Malaise de la modernité (1994). Le Malaise de la modernité est un ouvrage assez difficile à assimiler car son auteur emprunte son vocabulaire non seulement à la philosophie mais aussi à l'épistémologie et à la psychologie sociale dans le cadre de la formulation de ses thèses. Dans la mesure où il ne fait pas vraiment preuve d'un grand souci didactique pour rendre son savoir parfaitement accessible aux profanes et ne s'appuie presque jamais sur des exemples concrets, il est très difficile de saisir la portée de cet ouvrage sans un minimum de connaissances requises sur son auteur et sa philosophie. [...]

[...] D'où la Nécessité d'adopter une attitude générale à l'égard de la modernité. Toutefois, selon Taylor, nous ne sommes pas condamnés à rester dans une cage en fer de la société technologique qui nous enferme entre atomisme et raison instrumentale. En effet il existe un vrai débat intellectuel à propos des conséquences néfastes de la Rationalité instrumentale qui en invitant l'individu à se considérer comme la mesure de toute chose et à voir dans son épanouissement personnel le seul but de la vie, conduit à l'atomisme social. [...]

[...] Taylor appelle cela un horizon. L'agent qui cherche le sens de la vie, qui essaie de se définir de façon significative, doit se situer par rapport à un horizon de questions essentielles. C'est ce qu'il y a d'autodestructeur dans les formes de la culture contemporaine qui se referment sur l'épanouissement de soi en s'opposant aux exigences de la société et de la nature, et qui tournent le dos à l'histoire et aux exigences de la solidarité. Ces formes égocentriques et narcissiques sont, en effet, bien superficielles et futiles ; elles aplatissent et rétrécissent la vie comme l'a écrit Bloom. [...]

[...] Un certain nombre de chapitres plongent dans la rhétorique pure voire le sophisme lorsque l'auteur associe la recherche de l'épanouissement de soi pour soi à du narcissisme sans démontrer en quoi la recherche d'un idéal à l'intérieur de soi est inférieure à celle d'un idéal extérieur à soi. À part quelques mini projets écologiques (sentiment d'appartenance à un tout transcendant : la Nature), il faut attendre le dernier chapitre pour voir l'auteur formuler (enfin) un projet politique concret qui a du reste davantage à voir avec la résolution des deux autres malaises qu'avec la résolution de celui qui est abordé dans l'ouvrage. [...]