La chaîne invisible, Jean-Pierre Durand, flux tendu, nouvelle organisation du travail, post taylorisme, néo taylorisme, absence de mobilisation du travail vivant
L'auteur étudie l'organisation du travail au sein des entreprises, organisation sur-conditionnée par le pouvoir des financiers et des actionnaires qui exigent une grande rentabilité à court terme. Les objectifs sont la réduction des coûts, la chasse aux temps morts et le contrôle sur le procès de travail. À ces objectifs traditionnels, les nouveaux modèles cherchent à intégrer la flexibilité du travail et la participation des salariés. Selon Jean-Pierre Durand, le modèle qui répond à ces objectifs est le flux tendu. Dès lors il se demande comment les entreprises ont-elles réorganisées la gestion du travail et les politiques de mobilisation afin de satisfaire aux exigences du modèle à flux tendu ? Et pour quelles raisons les salariés acceptent-ils des exigences plus élevées de performance ?
[...] Nouvelle combinatoire productive : Elle combine le juste-à-temps (just in time), le flux tendu, le travail en groupe (team work) et les compétences. Elle impose le flux tendu, c'est-à- dire l'impossibilité de faire des stocks, de gérer son temps de façon autonome, aussi bien à ses sous-traitants qu'à ses salariés, dont elle organise le travail en groupe sous contrainte d'objectifs. À cela il faut ajouter l'utilisation systématique de la logique compétence, renforçant le rôle de la hiérarchie qui juge la conformité du comportement. [...]
[...] KERN H., SCHUMANN M., La fin de la division du travail ? La rationalisation dans la production industrielle, Paris, éd. de la M.S.H (éd. allemande, 1984). DE TERSSAC Autonomie dans le travail, Paris, PUF Pierre VELTZ, Philippe ZARIFIAN, Vers de nouveaux modèles d'organisation ? Sociologie du Travail, 1 - 1993. Daniele Linhart, Le torticolis de l'autruche : l'éternelle modernisation des entreprises françaises, Paris, Éd. du Seuil, coll. Sociologie p. [...]
[...] La remise en cause de l'organisation classique du travail, l'inefficience des anciens principes de gestions, le dépassement des critères antérieurs de productivité, la mise en question de l'absence de mobilisation du travail vivant sont autant d'éléments utilisés pour confirmer la thèse du post taylorisme. Pour D. Linhart[4] le recours au management participatif vise plus à changer les travailleurs que le travail. La diffusion d'un nouveau discours sur l'entreprise ne s'accompagnerait pas de pratique rompant avec les principes tayloriens d'organisation du travail. [...]
[...] Il s'agit surtout d'une bataille identitaire qui vise à moderniser la tête des travailleurs via l'individualisation du travail et la reconfiguration des collectifs de travail. Cette chercheuse ne partage pas l'idée que les mutations technico-organisationnelles recouvriraient un processus de revalorisation du travail. J. P. Durand quant à lui parle d'un néo taylorisme dans la mesure où on a plutôt développé des principes déjà utilisés dans la période précédente : la production en flux tendu entraine une nouvelle rationalisation du travail bien plus précis, bien plus développé que celle pratiquée depuis le début du siècle. [...]
[...] Selon Jean-Pierre Durand, le modèle qui répond à ces objectifs est le flux tendu. Dès lors, il se demande comment les entreprises ont-elles réorganisé la gestion du travail et les politiques de mobilisation afin de satisfaire aux exigences du modèle à flux tendu ? Et pour quelles raisons les salariés acceptent-ils des exigences plus élevées de performance ? Implication contrainte : Aujourd'hui, exécutants, concepteurs, cadres sont obligés, s'ils veulent rester dans l'emploi, de s'engager, de s'impliquer et d'adhérer à la culture et aux objectifs de l'entreprise. [...]
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