Ce sexe qui n'en est pas un, Lucie Irigaray, statut de la femme, société, théorie psychanalytique, représentations sexuées, langage féminin, domination masculine, phallocratisme, fiche de lecture
Luce Irigaray est née en 1930 en Belgique. Elle débute sa formation par des études de philosophie et de lettres modernes à l'université de Louvain. Cette première étape l'amène à présenter une thèse sur l'oeuvre de Paul Valery. Suite à cela, elle quitte la Belgique pour Paris, où elle entreprend une formation de psychanalyste ainsi qu'une licence en psychologie et un diplôme en psychopathologie à la Sorbonne. Elle mène par la suite différentes recherches en psychologie et en philosophie pour le compte du CNRS.
[...] Pour retrouver ce langage féminin, il est impératif de se réunir entre femmes, d'élaborer un « parler-femme ». Puisqu'elles sont exclues de ces structures –notamment politiques- elles ne peuvent les transformer, et elles se doivent d'agir en marge de la société, ailleurs que sous l'emprise masculine. Selon l'auteure, c'est le cas du mouvement de libération des femmes, qui est volontairement extérieur aux institutions et aux structures politiques. Mais le danger d'un tel mouvement est, non seulement de fonctionner selon une logique traditionnelle (donc masculine), mais surtout d'aboutir à une simple copie de la société patriarcale actuelle et que les femmes retombent malgré elles dans le système mis en place par les hommes. [...]
[...] Dès lors, la sexualité, le désir et le plaisir de la femme ne sont pas pris en considération. Ainsi, la sexualité dite féminine a toujours été conçue par les hommes pour satisfaire la sexualité masculine. Même si elles n'en sont pas conscientes, les femmes se comportent donc en réponse à la sexualité masculine, comme supports des fantasmes masculins, et se conforment aux attentes qu'ont les hommes envers elles. Le sexe féminin lui-même existe seulement en comparaison au sexe masculin, en tant que complément de celui-ci. [...]
[...] En effet, il semble que cet ouvrage ne soit abordable qu'à un lectorat intellectuel. Par contre, en tant que prolongement de l'ouvrage référence Speculum, il représente un intérêt pour le mouvement des femmes. En dénonçant le phallocentrisme de la société et en revendiquant une différenciation sexuelle ainsi que l'émergence d'un langage typiquement féminin, cet ouvrage semble proposer une voie à suivre au féminisme. Éléments biographiques proposés par le site web de l'université de Nottingham, http://www.nottingham.ac.uk/modern- languages/research/irigaray_biog_french.php, consulté le 25 mars 2008. [...]
[...] De plus, en ce qui concerne l'organisation de la lutte pour la reconnaissance de la différence sexuelle, elle incite à la diversification des mouvements de libération des femmes et à la nécessité de la non-mixité de ces derniers afin qu'un langage typiquement féminin puisse s'y développer. III. Vers une démarche féminine La deuxième vague féministe, qui intervient suite aux évènements de 1968, instaure un climat d'effervescence intellectuelle quant aux revendications des femmes. Ce livre est composé de textes rédigés et publiés dans cette période, même s'ils ne sont rassemblés sous forme de recueil qu'en 1977. [...]
[...] Ceux-ci ont en effet érigé un moule, une féminité selon leurs critères, à laquelle les femmes doivent se conformer. Cette définition stricte du féminin par le masculin établit un rapport de domination entre ces deux entités. Les théories psychanalytiques illustrent à merveille ce processus. La psychanalyse, notamment freudienne, explique et normalise la sexualité féminine selon des conceptions patriarcales. En effet, selon Freud, la fille grandit dans la frustration de ne pas avoir de pénis, et sa sexualité est donc déterminée par cette volonté de s'approprier le pénis, par ce qu'il appelle « l'envie du pénis ». [...]
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