Historiquement, les médias sont considérés comme le corolaire de la démocratie. Leur rôle de contre-pouvoir repose sur la liberté d'expression. Il consiste à veiller au respect de la démocratie et à dénoncer les abus éventuels du pouvoir en place. Ils sont donc perçus comme les "chiens de garde de la démocratie" (Paul Nizan).
Aujourd'hui, l'accroissement constant de l'influence des médias de masse vis-à-vis des citoyens et des hommes politiques remet en question leur fonction d'intermédiaires (médium) et insiste sur leur caractère hégémonique et uniformisateur (...)
[...] Médias et Démocratie sont pris dans une même évolution, dans un mouvement global qui discrédite l'idée selon laquelle les médias pourraient d'un côté transformer la démocratie à ses dépens, et que le jeu politique exercerait un pouvoir sur les médias de l'autre côté. Ni contrôlés, ni tous-puissants, les médias restent un outil de communication et d'information dans la démocratie. Soulignons enfin la relative ancienneté de l'ouvrage (1997). Les dérives évoquées aujourd'hui semblent être restées les mêmes qu'à l'époque, sans que l'on ait eu à subir un nivellement global de la démocratie. Ont elles une réalité ou sont-elles une pure extrapolation théorique? [...]
[...] En premier lieu, les médias contribuent grandement à une personnalisation du pouvoir. Celle-ci tourne rapidement à la vedettisation dès lors qu'apparait une impression d'intimité avec la personnalité politique. En outre, la télévision a maintes fois démontré sa capacité à faire grimper ou chuter des popularités (cf. affaire McCarthy, affaire Nixon). Deuxièmement, les médias donnent leur lettre de noblesse à l'info de l'instantané Ils suppriment toute temporalité et perpétuent la logique de consommation ainsi que la logique d'immédiateté. Par conséquents, les citoyens deviennent instables dans leur désirs ont de plus en plus tendance à zapper sur les sujets qui les concernent. [...]
[...] Roland Cayrol s'approprie la problématique de la massification produite par les médias pour en dévoiler les conséquences : à terme, si rien est fait pour enrayer cette évolution, on assistera à un nivellement de la culture et plus généralement à un nivellement démocratique général. S'il est vrai que les médias sont devenus des acteurs majeurs du processus démocratique, il n'en reste pas moins que leur pouvoir supposé est très exagéré. L'erreur commise par Roland Cayrol est de considérer d'une part la société comme un tout, et d'autre part le pouvoir des médias comme un fait. Or, les études sociologiques ont montré que la réception des médias dans la société était sociologiquement inégale et limitée (cf : Lazarsfeld). [...]
[...] Percevoir les médias comme une entité à part entière; comme un 4ème pouvoir indépendant; favorise une lecture asymétrique de leur influence sur le reste de la société. Leur pouvoir s'il devait en exister un, est plutôt le fruit de relations complexes d'interdépendances. En vérité, ce sont les capacités présumées des médias qui leur confèrent tant d'importance et d'égards. Grâce à l'étude objective des effets des médias sur la démocratie, Roland Cayrol prétend mettre à nu la dérive de notre système politiquo- médiatique. [...]
[...] Aujourd'hui, l'accroissement constant de l'influence des médias de masse vis-à-vis des citoyens et des hommes politiques remet en question leur fonction d'intermédiaires (médium) et insiste sur leur caractère hégémonique et uniformisateur. Ainsi Roland Cayrol constate-t-il une dérive due au dépassement des fonctions premières des médias (informer, commenter, critiquer Cette dérive se présente sous la forme d'un empiètement du pouvoir des médias sur le jeu démocratique. A qui doit-on attribuer la responsabilité de cette dérive ? Pour Roland Cayrol, la responsabilité première revient aux médias eux- mêmes, envisagés sous leur aspect technique. En effet, ils changent les règles du jeu démocratique en commettant 4 impairs majeurs vis-à-vis de ce dernier. [...]
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