François Dupuy
Dans La fatigue des élites, l'auteur souligne dès le titre l'hypothèse d'un
essoufflement dans le monde des cadres. En effet, ayant été durant de longues années les
porte-parole bienveillants des messages de la direction, les cadres semblent se retrouver
sur "la touche" en ce début de vingt-et-unième siècle. Trop nombreux, sans poids
décisionnaires ni possibilités réelles d'évolution, les cadres se sont aménagés dans le
maquis de l'entreprise une résistance passive par le désinvestissement à la fois
entreprenarial mais aussi dans celui de l'évolution de carrière.
L'auteur va donc nous entraîner dans l'analyse de la situation dans laquelle les cadres ont
peu à peu glissé pour nous en faire comprendre les fondements. Il nous indique aussi de
quelle manière ceux-ci ont lutté pour sauvegarder leurs prérogatives et se ménager autant
que faire se peut, un environnement de travail suffisamment "sécuritaire".
[...] En effet, ayant été durant de longues années les porte-parole bienveillants des messages de la direction, les cadres semblent se retrouver sur "la touche" en ce début de vingt-et-unième siècle. Trop nombreux, sans poids décisionnaires ni possibilités réelles d'évolution, les cadres se sont aménagés dans le maquis de l'entreprise une résistance passive par le désinvestissement à la fois entreprenarial mais aussi dans celui de l'évolution de carrière. L'auteur va donc nous entraîner dans l'analyse de la situation dans laquelle les cadres ont peu à peu glissé pour nous en faire comprendre les fondements. [...]
[...] Certaines entreprises ont été plus loin en supprimant l'organigramme hiérarchique, du coup les cadres sont en compétition permanente pour le pouvoir et la réussite de l'entreprise. Une fois épuisés ils sont remisés "au placard", le temps de "recharger les batteries" et repartent, pour certains, dans l'arène. Cette manière de faire est à relativiser compte tenu du turnover important des cadres qui laisse de côté l'accumulation de l'expérience nécessaire pourtant à l'entreprise. De plus, ces pratiques du perdant/perdant, ne servent pas l'entreprise à long terme mais personne ne veut voir une réalité pourtant bien présente qui est la sclérose du système ainsi qu'une réduction des libertés qui diminue d'autant la confiance dans l'avenir du manager. [...]
[...] La baisse tendancielle du taux de motivation Désillusion, tel pourrait être le mot qui qualifie la vision qu'ont les cadres du monde de l'entreprise aujourd'hui. Autrefois fer de lance de l'entreprise, ils se voient aujourd'hui de plus en plus considérés comme des salariés lambda. L'évolution du monde de l'entreprise n'y est pas étrangère : d'une structure peu élaborée où le cadre avait toute latitude pour communiquer, mais aussi pour manager l'ensemble ; l'entreprise moderne est devenue une véritable pieuvre de services en tous genres, inter communiquant et inter agissant entre eux, le cadre y est assujetti à une tache minimaliste et dépendante en partie de ses relations avec les autres. [...]
[...] Que faire ? Tout le monde est persuadé aujourd'hui que, pour le client que nous sommes tous, les nouvelles structures misent en place par les entreprises pour répondre à ses besoins sont adéquates. Le souci est que personne ne veut et n'accepte de les appliquer pour sa propre personne. Pour permettre à l'entreprise de faire passer cette nouvelle manière de faire, des procédures ont été mises en place. Les cadres ont du par exemple, à la demande de l'entreprise, définir le plus précisément possible leur poste ; cette logique de rationalisation des compétences trouve ses limites dans le fait que les cadres ne font plus que ce pour quoi ils sont "définis". [...]
[...] Les sciences sociales ont donc, petit à petit, fait leur apparition dans le monde des cadres. Celles-ci ont catégorisé, classé et classifié un problème qu'il fallait prendre dans sa globalité. Du coup, les cadres adoptent les solutions proposées, à savoir, des comportements préprogrammés qui leur expliquent comment agir devant telle ou telle situation plutôt que pourquoi le faire. Les formations permanentes enseignées aux cadres diminuent d'autant leurs capacités de réflexion et d'analyse en transformant le cadre en une sorte de perroquet restituant un discours autant vide de sens que d'intérêt. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture