La méthode employée par l'auteur est une immersion complète dans le milieu étudié. Pour tenter de dresser un portrait plus exhaustif de la réalité de ces jeunes, il a vécu trois ans dans des quartiers de la sorte : un an dans un quartier de Paris nord, un an dans un quartier de Paris sud et une autre année dans un quartier nord de Marseille.
Pour permettre son introduction auprès des jeunes en question, l'auteur admet avoir eu recours à des personnes insérées dans ces milieux qui se sont portés garants. En effet, ces jeunes, plus méfiants à l'égard des personnes venues de l'extérieur, n'admettaient pas qu'un inconnu vienne les observer et prendre des notes. Au final, peu se sont intéressés à sa démarche universitaire.
Le plan de l'ouvrage vise à présenter de manière concise et objective la réalité de ces jeunes. Dans une première partie, l'auteur cherche à décrire avec exactitude l'ensemble des mécanismes sociaux qui mènent à la formation des relations spécifiques entre ces jeunes. Cette première partie se concentre donc essentiellement sur la description du milieu spatial et socioéconomique pour permettre au lecteur de comprendre sur quels éléments se fonde l'auteur pour justifier sa thèse. Dans une seconde partie, l'auteur tente d'expliquer l'ensemble des tensions et des relations entre ces jeunes selon une ressource qu'il appelle "capital guerrier" (...)
[...] Dans une seconde partie, l'auteur tente d'expliquer l'ensemble des tensions et des relations entre ces jeunes selon une ressource qu'il appelle capital guerrier En plus de structurer les rapports sociaux entre les jeunes étudiés, ce capital a surtout une forte incidence sur le parcours de vie des jeunes qui participent à cette lutte pour son acquisition. Dans cet ensemble, l'entourage est aussi impliqué, de manière positive ou à ses dépends, dans ce système social. I. L'univers désuni où naissent les jeunes de cité L'auteur divise les habitants des cités qu'il étudie en trois grandes catégories : Les repliés : cadres moyens ou inférieurs dans l'ensemble, ils passent dans l'espace public mais peuvent s'en échapper. [...]
[...] Les leaders occupent une position centrale dominante, ce qui les oppose aux toxs qui eux occupent une position centrale dominée. Ces derniers sont souvent les sujets de défoulement des premiers. Hors de cette position centrale on retrouve les jeunes en position périphérique, ceux appelés fils à papa par leurs pairs. Leurs relatives meilleures conditions de vie fait désapprouver leur appartenance à la Cité, dumoins pour les purs fils à papa qui se trouvent dans une position périphérique inadaptée c'est-à-dire cumulant des capitaux économiques et scolaires trop importants pour les bandes. [...]
[...] La mode vestimentaire est la plus représentative en ce qu'elle montre, par sa diffusion rapide, la nécessité de s'autocontraindre pour rester en symbiose avec l'environnement culturel. D'un point de vue sexuel, l'espace public reste masculin. Les filles en revanche ont le monopole du privé, et évitent l'espace public car elles insécurisent par leur présence la virilité des garçons au parcours chaotique. Ces derniers par conséquent manifestent un relatif désintérêt pour le sexe opposé, dumoins en public. L'auteur s'exprime ensuite sur la formation des groupes de socialisation. [...]
[...] Pour être intégré dans une bande, il faut soutenir les épreuves de spécialisation. Une réponse doit être apportée aux questions suivantes : Le candidat est-il dévoué à la bande ? Le candidat a-t-il les aptitudes pour convenir à la spécialisation du groupe ? Le candidat est-il utile pour la bande ? Si aucune de ces questions n'a de réponse positive, le candidat va subir des mauvais traitements jusqu'au découragement. Les actes violents n'ont lieu que dans le cadre de luttes, pour s'éviter la honte dans un contexte de contrôle social fort. [...]
[...] À défaut, un individu avec une apparence physique imposante peut exercer un pouvoir de dissuasion plus fort, et donc gagner un combat par la fuite de son adversaire. Dans ce contexte précis, le sport est pratiqué non pas pour ses vertus pacificatrices mais justement pour l'acquisition d'aptitudes au combat. Monter en pression soit mobiliser ses énergies en vue d'un combat imminent, est perçu comme un carburant par les concernés, de même que la haine. Au final, un jeune homme petit et frêle peut très bien être perçu comme un guerrier s'il parvient à être courageux et radical. [...]
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