Pierre Bourdieu, "La jeunesse n'est qu'un mot"

Résumé du document

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Quand Bourdieu nous parle du problème des jeunes, il nous parle d'abord de la frontière qu'il existe entre la jeunesse et la vieillesse dans toutes les sociétés. C'est un premier enjeu de lutte. Cette frontière est d'ailleurs une « représentation idéologique » qui représenterait la séparation entre les jeunes et les vieux. Frontière ou représentation idéologique, elle est à l'origine de ce premier problème, qui est un enjeu dans le conflit entre génération : le partage du pouvoir. « Les classifications par âge reviennent toujours à imposer des limites et à produire un ordre auquel chacun doit se tenir ». C'est le cas avec la séparation des jeunes d'un coté et des vieux de l'autre. Les jeunes puisqu'ils sont dans cette catégorie ont des limites bien précises qui leurs sont imposés. Bourdieu remonte par exemple au XVIème siècle où la virilité et la violence étaient attribuées à la jeunesse quand les vieux se réservaient la sagesse. Cette séparation a donc créé une opposition de génération entre les jeunes qui se retrouvent privés, ou avec beaucoup moins, de pouvoir que les adultes. Mais d'un autre coté, l'accès à la distribution des biens a changé et joue aussi un rôle dans le partage du pouvoir. Ce qui pour l'ancienne génération était « un privilège extraordinaire » est aujourd'hui très facilement accessible voir donné dès la naissance à la nouvelle génération (...)

Extraits

[...] Selon lui la jeunesse n'est qu'un mot Il est vrai qu'il est bien difficile de regrouper sous une même catégorie tous les jeunes de tous les univers sociaux. Étant donné que les divisions entre les âges sont arbitraires il devient alors difficile de définir exactement qui sont les jeunes. A quelle tranche d'âge appartiennent-ils ? Est-ce qu'être jeune il y a 50 ans est la même chose qu'être jeune en 2009 ? Peut-on être jeune biologiquement et vieux socialement ? Quand cesse-t-on d'être jeune ? Pour Bourdieu, ces notions de jeunesse comme de vieillesse ont été construites socialement afin d'être manipulables. [...]

[...] Maintenant le fils du mineur se demandera s'il souhaite réellement descendre à la mine. Dans la suite de cette transformation nous arrivons sur le marché du travail où vont s'affronter les jeunes diplômés, qui joueront la carte des diplômes pour prétendre à certaines compétences, quand les plus vieux joueront eux la carte de l'expérience acquise grâce à l'ancienneté. Il y a bien là une opposition entre génération mais Bourdieu va plus loin en expliquant que ce ne sont plus vraiment des jeunes et des vieux qui s'opposent mais plutôt deux états du système scolaire C'est d'ailleurs suite à l'existence de ces deux états différents que les jeunes obtiendront toujours moins de leurs diplômes que la génération précédente à emplois égaux. [...]

[...] Il en donne plusieurs définitions comme on en donnerait à n'importe quel autre mot. Question Quels sont les enjeux du conflit entre générations dont nous parle Bourdieu. Quand Bourdieu nous parle du problème des jeunes, il nous parle d'abord de la frontière qu'il existe entre la jeunesse et la vieillesse dans toutes les sociétés. C'est un premier enjeu de lutte. Cette frontière est d'ailleurs une représentation idéologique qui représenterait la séparation entre les jeunes et les vieux. Frontière ou représentation idéologique, elle est à l'origine de ce premier problème, qui est un enjeu dans le conflit entre génération: le partage du pouvoir. [...]

[...] Ce qui favorise un décalage entre les deux générations et un phénomène de racisme anti-jeune que pratiquent les vieux des classes en déclin qui voient tout simplement un avenir très incertain et donc dans la foulée une perte de pouvoir. Un deuxième enjeu dans le conflit entre générations est la transformation du système scolaire. En effet, avec l'entrée dans l'enseignement secondaire de la classe populaire les institutions ont changé. Les diplômes sont distribués à un plus grand nombre de personnes et un titre qui devient plus fréquent est par là même dévalué Mais l'accès à l'enseignement secondaire des classes populaires va faire aussi que les nouvelles générations vont avoir des aspirations différentes de la précédente. [...]