Sociologie des religions est un ouvrage de la collection [128 – Armand Colin]. Son objectif est donc avant tout synthétique. O. Bobineau et S. Tank-Storper, deux chercheurs en sociologie, nous proposent ici de mettre en perspective à la fois les grandes tendances théoriques liées à la religion et les évolutions récentes que nous pouvons apercevoir au quotidien.
[...] En France et à l'étranger on ne cesse de parler de laïcisation ou de sécularisation. Qu'en est-il vraiment ? Alors que le mot laïcité est politique, le mot sécularisation est plus social. Il est possible d'avoir l'un sans l'autre. L'Eglise catholique a pendant longtemps été la cible des politiques de laïcité mais depuis les années 1980, la question du foulard islamique élargit le champ d'action à des religions minoritaires vues comme exogènes, ce qui engendre de nouvelles problématiques. Les rapports public/privé sont en effet très différents. [...]
[...] En fait, la marchandisation du religieux signe ici plutôt sa vitalité (p.111). La théorie coût/avantage revête cependant des limites colossales que tout le monde connaît. Même s'il s'individualise, le croire n'oublie pas sa dimension collective. Dans ce cadre, l'idée d'institution n'est peut-être pas à abandonner. Les religions classiques tentent alors de revoir leur organisation pour intégrer cette nouvelle institutionnalité. Conclure ce long travail nécessite un retour sur la question de la définition du religieux. Définitions fonctionnelles, définitions substantives, définitions sociologiques portent chacune des avantages et des inconvénients : comment caractériser une activité sociale dont le propre est en quelque sorte de brouiller, du moins de déplacer les frontières des activités humaines en les mettant continuellement en perspective (p.123). [...]
[...] La pratique devient un instrument de guérison (scientologie ) en concurrence avec la médecine canonique. La maladie prend un sens, l'individu se trouve responsable de son état La figure du born again va plus loin. GW. Bush est le plus connu des représentants de cette régénération personnelle (p.101). Dans tous les radicalismes ou mouvements charismatiques, ce type de conversion existe. Une religiosité de l'expérience remplace une religiosité du dogme (p.102). Le monde fonctionne aujourd'hui en réseaux, les relations sociales sont plus mouvantes, plus flexibles. [...]
[...] En définitive, est [ ] sacré ce qui socialement est mis à part, ce qui ne part et ne doit pas être touché ; est profane ce qui est accessible socialement (p.14). Durkheim définit ainsi la religion comme système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées (FE). L'auteur français a tendance à réduire le religieux au social la société serait à l'origine de la religion. Cette dernière a presque tendance à sacraliser le social en mettant au centre des pratiques les liens communautaires qui relient les croyants. [...]
[...] Ce n'est pas la théologie qui doit être étudiée mais les motivations et les actions des individus. Idée importante : les actes motivés par la religion ou par la magie sont des actes, au moins relativement, rationnels (Economie et société). Deux types de communautés religieuses sont à distinguer : l'Eglise (clergé, prétention universaliste, appartenance par la naissance) et la Secte (association volontaire de personnes élues, discipline stricte des mœurs, charisme). La différence s'opère surtout sur l'idée universaliste de l'Eglise face à la dichotomie ceux-qui-sont-dignes-du-salut/ceux-qui-ne-le-sont-pas opérée par la Secte. [...]
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