Une biopolitique de l'éducation pour la santé. La fabrique des campagnes de prévention, Luc Berlivet

Résumé du document

Luc Berlivet est un politiste, chargé de recherches au CNRS, au Cermes, centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé et Société (CNRS-Inserm-EHESS). Il travaille principalement en sociologie historique de la santé publique et de la recherche biomédicale sur les enjeux de l'approche statistique de la santé et de la médecine.

Cet auteur se base tout au long de ce chapitre sur une méthode compréhensive en se basant sur des études menées par d'autres sociologues ou d'autres chercheurs. Les concepts utilisés par l'auteur s'appuient aussi bien sur ceux de Michel Foucault («savoir-pouvoir », subjectivation des personnes), que sur ceux de Norbert Elias (autocontrôle).

Extraits

[...] Le but étant de fournir des informations à un maximum de catégories de personnes. Le slogan principal était : Sans tabac, prenons la vie à plein poumon ! Les individus n'étant pas réceptifs aux chiffres (par exemple concernant l'espérance de vie d'un fumeur par rapport à celle d'un non-fumeur des doutes se firent sentir quant au bien-fondé de la stratégie de campagne adoptée. De ce fait, le CFES entama une réflexion sur les motivations du comportement humain, avec l'aide d'Emeric Deutsch (psychosociologue). [...]

[...] Une biopolitique de l'éducation pour la santé. La fabrique des campagnes de prévention, Luc Berlivet Sommaire L'auteur Les mots clés de l'ouvrage Méthodologie Résumé de l'ouvrage Ce que ce chapitre m'apporte L'auteur Luc Berlivet : Il est un politiste, chargé de recherches au CNRS, au Cermes, centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé et Société (CNRS-Inserm-EHESS). Il travaille principalement en sociologie historique de la santé publique et de la recherche biomédicale sur les enjeux de l'approche statistique de la santé et de la médecine. [...]

[...] Paradoxalement, au lieu d'ajouter de la crédibilité scientifique à la lutte populationniste contre les fléaux sociaux leur intervention ouvrit la voie à une nouvelle approche de l'alcoolisme, centrée sur la notion de risque de santé C'est un chapitre assez simple de compréhension et il met bien en avant les différentes méthodes de prévention (ici centré principalement sur le tabac et sur l'alcool). De ce fait, il nous est possible d'analyser ces campagnes de prévention pour savoir de quelles manières elles ont pu sensibiliser les individus à vouloir avoir un mode de vie plus sain. [...]

[...] La distinction est donc claire dans la mesure où en ce qui concerne les disciplines on partait d'une norme édictée par un souverain Ces techniques d'objectivation statistique, du début apparaissent comme un support essentiel à l'émergence de tels dispositifs. Il convient d'abord de partir du normal pour déduire une norme. Nous pouvons dire que la méthode disciplinaire vise à établir un dispositif agissant de l'extérieur alors que les dispositifs de sécurité ne peuvent s'instituer qu'à la condition de faire jouer de l'intérieur les aspects du phénomène étudier, afin de neutraliser les effets toxiques pour la santé. [...]

[...] Il fallait donc s'efforcer de donner une image positive de l'homme qui ne boit pas. Et c'est à travers un slogan publicitaire, devenu célèbre, que l'on met en avant les risques de l'alcool : un verre ça va, trois bonjour les dégâts ! Utiliser la même méthode pour la prévention du tabac était un peu plus difficile dans la mesure où il était question d'abstention totale et non plus de modération, et la campagne devait s'axer sur la prévention auprès des adolescents. [...]