Fiche de lecture de sociologie sur l'ouvrage "Dans les beaux quartiers" de Michel et Monique Pinçon. Les auteurs étudient le mode de vie des hautes classes sociales de l'ouest parisien de nos jours. En passant au crible chaque détail de la vie quotidienne de ces classes, les auteurs démontrent l'enfermement et l'aseptisation de ce milieu.
[...] Mais ce sont principalement des lieux de rencontre, de repas, bref de socialisation et d'entre soi. La règle est au secret, les intrusions ne sont pas admises ; la méfiance envers la presse et les enquêteurs est extrême, et seul un membre peut introduire un invité dans certaines parties du cercle et dans certaines conditions. Les membres sont souvent cooptés, soit par un comité soit par l'ensemble des membres, ce qui évite tout mélange social. Ainsi tous les moyens sont bons pour restreindre l'accès du monde extérieur dans le quotidien des habitants des beaux quartiers. [...]
[...] Cultiver l'entre soi Le sentiment d'appartenance à un groupe particulier est très fort parmi ces classes. Mais ce n'est pas que cela qui motive l'envie de rester entre soi : la classe ouvrière par exemple a une forte identité sociale, mais rejette la ségrégation qui pourrait en découler car cela empêche toute mobilité sociale. Si la grande bourgeoisie et l'aristocratie cherchent à tout prix à cultiver un entre soi c'est pour protéger leurs privilèges sociaux et leur position. Il est donc très important, pour éviter toute intrusion extérieure, de réduire au maximum les risques et de construire le plus de barrières possibles. [...]
[...] "Dans les beaux quartiers", M. et M. Pinçon Dans les beaux quartiers Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot Seuil, coll. Épreuve des faits Introduction Monique et Michel Pinçon sont directeurs de recherche au CNRS. Leurs travaux concernent principalement la sociologie de la bourgeoisie et des grandes fortunes ainsi que la sociologie urbaine. Ils ont publié de nombreux ouvrages sur ces sujets avant et après Dans les beaux quartiers, qui est paru en 1987. L'étude est réalisée à partir de divers outils dont 30 entretiens réalisés auprès de familles de la grande bourgeoisie ou de l'aristocratie habitant dans l'ouest parisien. [...]
[...] Aucune raison dans ce cas de vouloir accéder à autre chose car il n'y a rien au-dessus ; la meilleure solution est la reproduction. Le rallye prépare en quelque sorte l'entrée dans un cercle. Les cercles sont des lieux de sélectivité sociale extrême, et fonctionnent sur le même principe de cooptation. Mais ils sont constitués en personnes morales. L'appartenance à un cercle n'a de valeur qu'au sein des classes supérieures, mais n'a pas de signification pour les autres classes sociales. [...]
[...] Il existe une hiérarchisation implicite dans les rallyes. Le fait que les invités soient sélectionnés implique un choix parmi les jeunes de bonne famille, en fonction du niveau social de la famille ou de la religion entre autres. Ainsi certains rallyes sont presque exclusivement constitués d'enfants de l'aristocratie, tandis que d'autres sont plutôt fréquentés par des grands bourgeois. Cette hiérarchisation est prise en compte lors de la demande de participation aux rallyes ; les familles savent à quels rallyes elles peuvent prétendre, et quels autres ne voudront pas les recevoir. [...]
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