Baudrillard – "Le système des objets" (1968)

Résumé du document

Jean Baudrillard (1929-2007) était un sociologue et philosophe français. "Le système des objets" est sa première œuvre et date de 1968.

Nul ne peut nier qu'il vit aujourd'hui dans une société entièrement portée vers la consommation de biens. La vague des téléphones portables qui submerge tous les acteurs de la société moderne n'est qu'un exemple parmi d'autres de biens que l'on tente de qualifier d'essentiels alors que des générations entières ont su vivre sans lui. Déjà, aujourd'hui il acquiert un statut de mythe. Engager un parcours sur cette société est donc utile pour comprendre un peu le mécanisme qui contrôle et régit nos pulsions consommatrices. De l'environnement traditionnel à l'environnement moderne, Baudrillard démontre de quelle manière la société s'est embourgeoisée dans un mythe de la consommation excessive, voire des besoins inutiles. De la sociologie du meuble à la sociologie du rangement, nous montrerons comment l'objet a conquis son autonomie, comment l'homme est devenu « spectateur » et comment l'objet s'est désinvesti du symbolisme qu'il avait auparavant. Puis nous analyserons quelques exemples qui échappent à ce système pour enfin aborder le thème du capitalisme industriel.

Extraits

[...] L'objet de collection est retiré de son contexte originel, déstructuré, pour être étiqueté, cartographié dans un nouveau contexte, une nouvelle condition qui ne lui appartient pas. L'objet collectionné n'est donc plus cet objet primaire qu'il était, mais autre chose. Baudrillard fait donc appel à l'analogie du collectionneur, qui presque par le fantasme s'approprie l'objet pour lui. L'objet qui est lui, produit donc une jalousie, celle contre lui. Il propose en quelque sorte un cycle de perversion. Pour Baudrillard, la collection n'est qu'une facette de la dynamique consommatrice presque dissimulée chez l'homme : le besoin d'acquérir exclusivement. [...]

[...] Baudrillard analyse notre société de consommation d'une façon précise et choquante. - L'analyse de Baudrillard sur le choix n'est juste que si l'on admet un postulat à la fois fort mais contestable : que la société moderne est foncièrement opposée à la liberté. Autrement dit, pour affirmer que choisir n'est pas un acte de liberté mais une contrainte de la société, il faut déjà postuler que la société de référence n'est pas libre. - Ses exemples prouvent bien sa thèse (comme l´exemple de la voiture, qui est récurrent) mais en même temps ils sont parfois trop longs et nous font perdre le fil de son argumentation. [...]

[...] Baudrillard Le système des objets (1968) Jean Baudrillard (1929 / 2007) était un sociologue et philosophe français. Le système des objets est sa première œuvre et date de 1968. Nul ne peut nier qu'il vit aujourd'hui dans une société entièrement portée vers la consommation de biens. La vague des téléphones portables qui submerge tous les acteurs de la société moderne n'est qu'un exemple parmi d'autres de biens que l'on tente de qualifier d'essentiels alors que des générations entières ont su vivre sans lui. [...]

[...] Le crédit suit la logique de choix. Si l'objet vous est bel et bien vendu, le choix, lui, vous en est offert et ainsi vous sont offertes les facilités de paiement, comme une gratification de l'ordre de production. Aujourd'hui, on achète d'abord, pour racheter ensuite par le travail. Le consommateur moderne intègre et assume cette contrainte sans fin : acheter afin que la société continue de produire, afin qu'il puisse continuer de travailler afin de pouvoir payer ce qu'il a acheté. [...]

[...] Ce foyer est un espace spécifique qui tient peu compte d'un aménagement objectif, car les meubles et les objets y ont d'abord pour fonction de personnifier les relations humaines, de peupler l'espace qu'ils partagent et d'avoir une âme. La dimension réelle où ils vivent est prisonnière de la dimension morale qu'ils ont à signifier. Ils ont aussi peu d'autonomie dans cet espace que les divers membres de la famille en ont dans la société. Etres et objets sont liés, les objets prennent une valeur affective appelée présence En même temps que les relations de l'individu à la famille et à la société changent, le style des objets mobiliers change. L'organisation change aussi. [...]