La « catastrophe annoncée », dont parle l'urbaniste Paul Chemetov dans le Monde du 12 octobre 1995, est bien là. Le mot banlieue est devenu une évidence dans la bouche de tous pour évoquer un désordre social assigné à certains lieux et à certaines populations. L'histoire de la banlieue est étroitement liée à celle de la classe ouvrière dans sa période récente : population à la conquête de son histoire et de sa dignité, de son autonomie et de sa normalité.
L'histoire de la banlieue est l'histoire d'un espace populaire et ouvrier. Cette histoire est l'histoire d'un combat dans lequel les municipalités de gauche, et singulièrement les communistes, se veulent les représentants administratifs et politiques d'une volonté populaire, exprimée par de multiples organismes syndicaux ou associatifs.
[...] Partout où elle réussit à passer, la politique de la ville introduit l'idée de ce qu'on appellera un état animateur. La crise ouvrière coïncide avec les ‘années 80' à une transformation de l'Etat français. C'est sur le terrain des politiques sociales et des questions bientôt nommées de banlieue que se déploient avec le plus de force les expérimentations et les réformes déterminantes que sont la territorialisation, l'expérimentation sociale et institutionnelle, la décentralisation et la pratique du contrat entre l'Etat et les collectivités territoriales La transformation dont il est question est de dimension historique, mais elle est en partie rampante : on n'en comprend l'efficience que par la mise en corrélation et en synergie de mesures et de pratiques diverses. [...]
[...] En s'abstenant, le communisme laisse la vie publique en friche. La citoyenneté sans politique, c'est la démocratie américaine. La politique sans citoyenneté, c'est la dictature, la guerre civile Faire le deuil de la classe ouvrière, ce n'est pas renoncer à la dynamique et aux contradictions sociales, mais c'est au contraire aller jusqu'au bout de l'absence. [...]
[...] L'état républicain à la française devient un Etat consensuel. L'Etat prescripteur en proie aux polémiques sociales et politiques devient un Etat animateur. L'Etat de droit dispute, non sans dommage, son terrain à la politique les évènements des Minguettes ont catalysé la réflexion. Tous les rapports des différentes commissions sont à l'origine de ce qu'on appelle la politique de la ville. Rapport Schwartz, Dubedout, Bonnemaison, font une critique sévère des procédures d'intervention publique antérieures, qualifiées de sectorielles, et défendent le principe d'une action globale des problèmes sociaux. [...]
[...] Banlieue, banlieue, banlieue d'Alain Bertho La catastrophe annoncée dont parle l'urbaniste Paul Chemetov dans le Monde du 12 octobre 1995, est bien là. Le mot banlieue est devenu une évidence dans la bouche de tous pour évoquer un désordre social assigné à certains lieux et à certaines populations L'histoire de la banlieue est étroitement liée à celle de la classe ouvrière dans sa période récente : population à la conquête de son histoire et de sa dignité, de son autonomie et de sa normalité. [...]
[...] Vers 1930 la banlieue devient un espace ouvrier. Mais ce monde à part va bientôt se poser comme un laboratoire de la modernité. Il va aussi devenir un espace politique. Paris, capitale du capitalisme, est encerclée par un prolétariat qui prend conscience de sa force Vers 1930 on parle de bastions et non de ghettos A partir des années 70, c'est un véritable séisme qui touche cet espace ouvrier déjà déstabilisé. = crise et recomposition du système productif du travail Les banlieues sont marquées par des conflits longs et durs = chômage et précarité Quel tournant significatif, au début des années 80, que d'entendre des élus communistes réclamer une meilleure répartition des immigrées entre les communes de la région parisienne. [...]
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