Le livre d'Elizabeth Badinter, "L'un est l'autre. Des relations entre hommes et femmes ", écrit en 1986, retrace l'évolution des relations hommes femmes depuis la nuit des temps, et tente de faire ressortir différentes tendances dans leurs rapports. Au fil de cette oeuvre, Badinter nous montre clairement que l'homme et la femme ont, pendant un certain temps, été complémentaires dans leurs différences, et qu'au fil du temps, ils se sont aimés, puis rejetés, puis ils se sont ressemblés.
Le patriarcat que nous pouvons penser comme étant la norme, ne reflète qu'une période de l'histoire. En fait, une mutation radicale de l'espèce humaine se met doucement en place. La préhistoire nous montrera que “rien n'indique a priori la suprématie de l'Un ou la moindre nécessité de l'Autre.” La complémentarité des sexes est évidente dans l'anatomie, mais, comme l'auteur le remarque d'emblée, cette complémentarité n'est pas si évidente dans les fonctions. Ce que Badinter considère comme une constante à travers l'histoire est la division sexuelle du travail.
En effet, celle-ci se fait différemment des animaux qui subsistent individuellement sans interdépendance. La première différence entre l'humain et le primate est donc le système d'échange des ressources, la femme s'occupant des ressources végétales, et l'homme, animales. Un tel échange, conclut Badinter, mène à une dépendance économique des hominidés entre eux.
[...] Tous les moyens étaient bons pour limiter la voix de la femme, et limiter ses libertés de la même manière. L'inceste, l'infidélité étaient des sources de peur telles que des mesures de contrôle de la chasteté et de la fidélité ont été instaurées par les hommes, réduisant encore ici la dignité et la place de la femme dans la société. La femme n'est plus actrice de changement dans la société, elle dépend beaucoup plus de l'homme que ce dernier ne dépend d'elle. [...]
[...] Mais l'homme n'en demeure pas moins différent de la femme ; c'est la principale distinction qui persiste entre les hommes ; une différence de sexe qui change tout. La femme a donc beaucoup mais très tardivement lutté, et leur lutte a porté ses fruits en quelques siècles, leur permettant de contrôler elles aussi leur destin en contrôlant leur fécondité, et en réduisant au maximum la division sexuelle du travail qui ne leur laissait plus d'espace pour s'émanciper puisqu'elles en étaient tout simplement exploitées. [...]
[...] Un tel échange, conclut Badinter, mène à une dépendance économique des hominidés entre eux. D'après Badinter, une autre conséquence à la division sexuelle du travail est l'apparition du sentiment amoureux. Parallèlement, l'oestrus de la femme qui était ponctuel devient dorénavant permanent, ce qui conduit à un changement dans la vie quotidienne. L'homme et la femme sont donc liés par l'activité sexuelle, ce lien étant renforcé par leur activité économique. L'auteur va plus loin et souligne le fait que le changement d'activité sexuelle a fait que la femme commence à éduquer plusieurs enfants à la fois, et s'installe avec l'homme dans un territoire de plus en plus restreint. [...]
[...] Si celle-ci ne marche pas, le divorce est alors une alternative de plus en plus commune et vulgarisée, car le mariage n'est plus un signe de respectabilité de la femme. Ainsi, le principe d'inégalité qui prédominait dans les relations entre hommes et femmes a disparu progressivement au cours du vingtième siècle. La femme, au grand malheur des hommes, leur ressemble de plus en plus. Elizabeth Badinter va donc plus loin dans une troisième et ultime partie, l'un est l‘autre pour démontrer la ressemblance flagrante entre l'homme et la femme. [...]
[...] Le pouvoir de la femme se développera encore plus avec l'avènement de l'agriculture et la sédentarisation progressive des hommes qui pratiqueront dorénavant l'élevage plutôt que la chasse. En effet, les divinités féminines du néolithique sont d'une extrême importance, car la femme est symbole de la création, elles sont mères et maitresses de la nature. De ceci découle la croyance des hommes que les femmes sont seules à pouvoir procréer, puisque les enfants sont issus du cosmos. On parle donc de parthénogenèse. La femme pouvant à elle seule procréer, elle est aussi responsable de la fertilité des terres. [...]
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