Elisabeth Badinter, agrégée de philosophie, aujourd'hui maître de conférence à l'Ecole Polytechnique est un personnage controversé: ses idées font souvent scandale. Elle est une penseuse engagée à gauche; elle défend, comme son mari l'avocat Robert Badinter, une certaine idée de la démocratie sociale à travers ses écrits. Sa réflexion, nourrie par la philosophie de Simone de Beauvoir, réévalue la place de la femme dans la société. Elle prône, à travers ce que ses détracteurs appellent un « anti féminisme », le retour à une complémentarité des sexes.
Le livre d'E. Badinter développe la thèse suivante: à l'origine, dans la nuit des temps, l'humanité aurait connu une période de complémentarité entre les sexes, basée sur la différence naturelle des sexes combinée à celle des tâches; cette complémentarité aurait été symétrique: aux femmes la production des enfants et la cueillette, aux hommes la chasse. Puis se serait développé le patriarcat lors des 3 ou 4 derniers millénaires, et surtout le patriarcat « dur ». Ce patriarcat aurait duré jusqu'à la Révolution Française, mettant ensuite 200 ans à agoniser. A la complémentarité, à « l'un avec l'autre » succéda donc « l'un sans l'autre » et l'oppression des femmes sous le patriarcat. La dernière partie nous expose un retour actuel à l'égalité, basée sur la ressemblance des sexes où l'un est l'autre.
[...] En effet, politiquement parlant, notre société règne dans la mixité et l'égalité des sexes. Or, fort est de constater que cette idéologie n'est pas encore acquise par tous les esprits. On peut largement remarquer, dans bien des domaines, que l'homme se sent supérieur à la femme grâce à son physique, sa force et sa virilité. Dans bon nombre de familles on craint encore le père, il est le patriarche le chef de famille On constate de plus que les coutumes telles que le nom de mariage persistent. [...]
[...] Le chemin reste encore long et parsemé d'embûches pour qu'un jour, toutes les femmes se sentent égales. La mutation s'opère doucement et tous les caractères ne sont pas encore prêts à l'accepter. [...]
[...] Les politiques ont imposé la mixité des rôles et l'égalité des traitements. Cette société nouvelle s'est soutenue sur la nature androgyne de l'être humain : chaque individu est bisexuel. La bisexualité est mieux vécue par les femmes car le plus difficile pour les hommes est de se séparer de l'identification originaire du bébé à sa mère au début de son existence. M. Mead le problème permanent de la civilisation est de définir le rôle de l'homme de façon satisfaisante afin qu'il puisse, au cours de sa vie, parvenir au sentiment stable d'un accomplissement irréversible. [...]
[...] 2ème partie : l'un sans l'autre En 3 ou 4000 ans, jusqu'à la Révolution Française, le patriarcat a piétiné l'équilibre qui régnait avant entre sexes. On assiste à une ébauche d'une idéologie des sexes classée. Si l'homme est maître du monde et de sa femme c'est parce qu'il est le digne représentant de la création et du créateur. La femme est perçue comme une menace, un danger. Le christianisme tentera de rendre hommage aux femmes grâce au culte voué à Marie ; en vain la femme restera la subordonnée de l'homme. La religion du Père est devenue unique. [...]
[...] Résumé Préface : Le dernier quart de siècle a modifié la tendance concernant le rôle des hommes et des femmes dans la société. Les précédents rapports de sexe sont à présent considérés comme obsolètes et cette évolution nous projette dans une véritable mutation. Ce bouleversement nous contraint à repenser la nature de chacun et chamboule les rapports de pouvoirs entre hommes et femmes. I ère partie : l'un et l'autre Anatomiquement parlant, homme et femme sont complémentaires et indispensables à leur propre survie. [...]
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