Ethnologie, anthropologie, Boas, Art primitif, Franz, Indiens, Fiche de lecture, résumé, sociologie
Franz Boas (1858-1942) était un anthropologue, ethnologue, folkloriste et linguiste américain d'origine allemande.
Né à Minden, en Allemagne, il va tout d'abord être formé aux mathématiques et à la physique dans plusieurs universités allemandes. Il s'oriente ensuite vers la géographie et part en expédition en 1883 en Terre de Baffin afin d'étudier divers aspects géographiques de la région. Cette expédition se révéla déterminante pour lui. En effet, il vécut avec les Inuits, apprit leur langue, leur mode de vie, leurs coutumes...
Cette expérience va lui intimer l'idée qu'il n'est pas possible d'expliquer la vie d'un peuple uniquement à travers un regard géographique. Même si l'environnement a un impact sur le mode de vie d'une population, il faut étendre son champ d'action et s'intéresser également à l'histoire et à la culture de celle-ci. Cette expérience va véritablement mettre fin au déterminisme géographique dont il était empreint à l'époque.
Pour comprendre le regard de Boas, il faut tout d'abord s'intéresser au contexte anthropologique et scientifique de l'époque.
[...] Le travail anthropologique se faisait en rapportant ce que ces personnes voyaient à des chercheurs qui, eux, étudiaient les discours rapportés. L'ethnographie, dont Boas peut être considéré comme le père, ne débuta qu'à partir du moment où ces dit chercheurs prirent conscience qu'ils devaient eux-mêmes aller sur le terrain. Alors que l'on accordait plus d'importance au traitement d'informations rapportées qu'à l'observation elle-même, cette nouvelle méthode se révéla révolutionnaire. L'importance pour le chercheur va alors se faire ressentir d'essayer de vivre de la manière la plus similaire possible, la vie du peuple qu'il va étudier. [...]
[...] Se faisant, il sous-estime l'innovation et la créativité humaine. Boas est considéré comme diffusionniste dans la mesure où il reconstitue des contacts dans des périodes récentes et des aires limitées. Contrairement à certains Diffusionnistes, il ne se lance pas dans des constructions pseudo-historiques. Il a tenté de déterminer des processus psychiques qui ont permis à chaque peuple de créer une culture originale. Chaque culture réalise un équilibre entre les coutumes, les croyances, les mythes lorsqu'elle les emprunte à ses voisins. [...]
[...] Il refuse l'idée d'une humanité linéaire soumise à des lois d'évolution semblables. Au postulat du caractère linéaire du processus d'évolution, Boas oppose le phénomène de diffusion. Pour lui, l'évolution des sociétés dites avancées ou civilisées tient plus du fait qu'elles ont empreinté des savoirs et techniques autour d'elles, au contact d'autres sociétés plus qu'à des prédispositions géographiques ou morales. Il efface de son discours toutes les traces, tous les postulats qui l'imprégnaient avant son expédition en Terre de Baffin et qui imprégnaient la pensée des chercheurs et anthropologues de l'époque. [...]
[...] La méthode illustrée et mise en pratique dans ce livre a définitivement bouleversé le travail de terrain de l'ethnologue. Boas y étudie les conditions historiques d'apparition de l'art primitif (rapports avec la vision du monde que véhicule chaque société primitive, ensemble de représentations religieuses, surgissement de nouvelles techniques), et aussi les traits caractéristiques de cet art (imitation de la nature, géométrisation d'un modèle animal, stylisation des formes décoratives L'auteur a mené cette étude grâce à sa connaissance particulière des sociétés indiennes d'Amérique du Nord (indiens Haïdas, Tlingit ou encore Kwakiutl.). [...]
[...] En d'autres termes, les croyances et pensées d'un individu dépendent de la culture dans laquelle ils sont immergés. De ce fait, c'est en rapprochant les formes les plus éloignées d'organisation sociale, en plaçant en analogie, en essayant d'observer de manière similaire des coutumes et des faits dissemblables que l'on attire un certain intérêt sur la relativité, sur l'interdépendance de ce que l'on croyait naturel, de fait. C'est cette nouvelle prise de conscience, cette nouvelle importance qui va être accordée à la culture qui va donner naissance à une nouvelle façon d'aborder l'anthropologie et notamment le terrain ethnologique. [...]
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