Après le colonialisme, les conséquences culturelles de la globalisation, Arjun Appadurai, anthropologie, Ecole de Francfort, forces sociales, économie culturelle globale, colonies modernes, ethnoscapes, patriotisme
Les forces sociales ont toutes des précurseurs. Or, ici, l'auteur propose des arguments en faveur d'une rupture générale avec toutes sortes de passés. Cette théorie de la rupture repose sur deux éléments interconnectés : les médias et les mouvements de population, qui s'imposent comme des forces nouvelles, mais moins sur le plan technique qu'au niveau de l'imaginaire. Cette relation mouvante entre les événements transmise par les médias et les publics en déplacement est au coeur du lien que l'auteur essaie d'établir entre la globalisation et la modernité. Trois distinctions permettent d'appuyer sa thèse de rupture, et le fait que l'imagination prenne des formes nouvelles dans le monde post-électronique.
L'imagination n'est plus cantonnée au domaine de l'art ni à celui des leaders qui réussissent à imposer leur vision de la société : elle est le fait de tout le monde. Les diasporas par exemple ont pour conséquence de détacher des groupes d'individus de la pesanteur de l'habitude pour vivre au rythme des innovations. Qu'il souhaite changer de pays ou qu'il l'ait déjà fait, l'individu exprime le plus souvent ses projets en termes influencés par la radio et la télévision. La modernité n'est pas, contrairement à ce que peut en dire l'Ecole de Francfort, une catastrophe qui freine l'imagination par l'offre croissante de marchandises et "l'enrégimentement "du monde.
[...] La colonie post-discursive Le patriotisme a-t-il un avenir ? Il faut, pour répondre à cette question, autre chose que la simple problématique de la forme de la nation, de la communauté imaginée, de la production du peuple, de la narrativité des nations et de la logique coloniale du discours nationaliste. Il faut un examen précis du discours de l'État et des discours contenus dans le trait d'union qui relie la nation à l'État. Le trope de la tribu Il est possible que le mariage entre l'État et la nation n'ait jamais été qu'un mariage de raison, une façon de rallier des hommes à cette cause. [...]
[...] Ces différences se rapportent à quelque chose de local, de concret, de significatif, et expriment, ou encore préparent à la mobilisation des identités de groupe. Le mot culture n'insiste pas seulement sur le fait de posséder certains attributs, mais également sur la conscience de les posséder. Le « culturalisme » serait un trait caractéristique des mouvements qui contribuent à élaborer une identité en toute conscience. La violence ethnique par exemple, ne relève pas réellement de ce que les journalistes appellent tribalisme : haines profondes et rivalités locales sans logique. Le culturalisme est la mobilisation consciente des différences culturelles au service d'une politique nationale ou transnationale. D. [...]
[...] Localiser le sujet La localité est le résultat de la production de sujets locaux (par exemple par des rites de passage, tels que le baptême), de la production matérielle de la localité (construction de bâtiments, l'organisation des voies et passages mais aussi de la production spatio-temporelle de la localité, qui se fait notamment en localisant la durée et l'extension, en donnant à ces catégories des noms et des propriétés, en nommant les lieux, en délimitant les frontières La reproduction à long terme d'un voisinage dépend de l'interaction ininterrompue d'espaces et de temps localisés avec des sujets locaux possédant le savoir de reproduire la localité. Les contextes de la localité Les voisinages sont ce qu'ils sont parce qu'ils sont opposés à quelque chose d'autre, et dérivent d'autres voisinages déjà produits. Les voisinages sont en fait des contextes qui exigent et produisent des contextes en même temps. [...]
[...] Comment comparer la révolution du consommateur dans les différents endroits de la planète, et à de différents moments ? Il faut pour cela donner une définition de cette révolution qui soit assez étroite pour rendre la comparaison possible et assez large pour ne pas tomber dans la question tautologique « pourquoi l'histoire de l'Angleterre s'est-elle produite uniquement en Angleterre ? ». L'auteur propose pour définition le passage de la loi somptuaire à la mode. Cette définition permet de se détacher de séquences préétablies de changement institutionnel qui seraient trop restrictives, et qui donneraient l'impression que les révolutions dans le reste du monde n'ont fait qu'imiter les révolutions occidentales, alors qu'il existe des différences qui tiennent à la complexité du flux culturel après 1800. [...]
[...] Le cricket aurait donc dû résister à l'indigénisation ; mais il s'est au contraire profondément indigénisé et décolonisé. L'œcuménisme colonial Il n'est pas exagéré de dire que le cricket incarne mieux que toute autre forme publique les valeurs des classes victoriennes : activité masculine, fair-play, contrôle des sentiments et détachement patricien vis- à-vis de l'esprit de compétition. Le cricket contenait dès le début un paradoxe social : formation de l'élite sociale, il était cependant une voie limitée vers la mobilité sociale, étant ouverte à des personnes provenant de classes inférieures si elles étaient capables de se montrer brillantes dans ce sport. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture