Les apports des études de réception des médias

Résumé du document

Textes étudiés:
H. Glevarec, “Le moment radiophonique des adolescents. Rites de passage et nouveaux agents de socialisation”, Réseaux 119, 2003, p.27-61.
S. Rui, “La foule sentimentale, récit amoureux, média et réflexivité”, Réseaux 70, 1995, p.105-119.
D. Pasquier, “Hélène et les garçons: une éducation sentimentale”. Esprit, juin 1994, p.125-144.

“Les médias reflètent ce que disent les gens, les gens reflètent ce que disent les médias. Ne va-t-on jamais se lasser de cet abrutissant jeu de miroirs?” (Amin Maalouf). L'idée d'influences réciproques entre médias et société n'est pas une nouveauté. Dès les années 1960, le courant fonctionnaliste américain des “uses and gratifications” utilise la notion d'usage dans la sociologie des médias, l'idée étant d'abandonner un certain “médiacentrisme” et de réfléchir sur les médias en termes d'effets. Selon J-L Missika, dans les études de la réception, “la question n'est pas ce que les médias font aux gens mais ce que les gens font des médias”. L'idée d'un consommateur actif, qui peut s'approprier et détourner les messages véhiculés par les médias, apparaît. La relation médias-spectateurs dépasse alors l'instant T de la consommation.

Extraits

[...] Les apports des études de réception Fiche de lecture séance Les apports des études de réception Textes étudiés: H. Glevarec, moment radiophonique des adolescents. Rites de passage et nouveaux agents de socialisation”, Réseaux p.27-61. S. Rui, foule sentimentale, récit amoureux, média et réflexivité”, Réseaux p.105-119. D. Pasquier, “Hélène et les garçons: une éducation sentimentale”. Esprit, juin 1994, p.125-144. médias reflètent ce que disent les gens, les gens reflètent ce que disent les médias. Ne va-t-on jamais se lasser de cet abrutissant jeu de miroirs?” (Amin Maalouf). [...]

[...] Le lien entre intégration et auto-réflexivité, entre standardisation et particularisation est sans cesse réaffirmé: Selon Tourraine, subjectivation ne se fait pas dans la socialisation mais bel et bien contre celle-ci”, et les médias semblent aujourd'hui jouer un rôle clé. III) Les limites de l'influence des médias Il convient cependant de souligner certains paradoxes et limites présents dans les études de réception. “Culture de masse” ou naissance d'interprétations multiples? Il convient avant tout de souligner que le sens dominant donné par l'émetteur à son message n'est pas toujours perçu comme tel. [...]

[...] Comment savoir si les adolescents qui écrivent aux animateurs se livrent réellement? Comment savoir si les garçons ne regardent pas beaucoup Hélène ou s'ils ont juste honte de l'affirmer? Si les médias exercent une influence certaine sur les spectateurs, qui dépasse le moment de la consommation, il convient néanmoins d'éviter généralisations hâtives et conclusions infondées. Selon Serge Proulx, la définition d'usage “renvoie à l'utilisation d'un objet, naturel ou symbolique, à des fins particulières”. Les usages sociaux des médias mettent alors en relief significations culturelles complexes de ces conduites de la vie quotidienne”. [...]

[...] Glevarec, les radios sont à la fois des agents de socialisation à l'âge adulte, et des agents de socialisation à l'espace public. Il est intéressant de noter que cette socialisation passe d'abord par la “négation” et l'isolement: les adolescents qui écoutent les émissions de radio libre sont souvent en opposition contre leurs parents, ne regardent pas ou peu la télévision, et s'enferment dans leur chambre pour avoir une écoute solitaire. Isolement qui semble leur permettre de mieux appréhender le rôle social des médias. [...]

[...] Le caractère scientifique et objectif des études de réception peut être remis en cause. En effet, l'on peut imaginer qu'en fonction des programmes choisis, des communautés étudiées, des expressions utilisées par le public, et à cause de l'artefact de l'expérimentation, interprétations des interprétations” peuvent varier. Au sein même du corpus de textes présenté, des contradictions apparaissent: Si H. Glevarec affirme que c'est le caractère moqueur, transgressif et insolent des émissions de radio qui en fait le succès auprès des jeunes, D. [...]