Dans ce livre, l'auteur tente de montrer en quoi le métro est un terrain d'analyse particulièrement intéressant et axe sa réflexion autour de plusieurs hypothèse pour finalement esquisser une méthodologie adaptée à cet objet complexe.
En s'axant sur les réflexions de Marcel Mauss et de Lévi-Strauss, Marc Augé va montré que le métro est un lieu profondément subjectif et individuel mais également et obligatoirement social. Il se rapproche ainsi d'une question récurrente de la macro sociologie : l'individu fait-il la société, est-ce la société qui fait l'individu ou tout les faits sociaux reposeraient-ils sur l'interaction de l'un sur l'autre ?
[...] Il en serait de même pour les personnes qui se croisent dans un métro : toutes différentes, elles ont à un moment donné une trajectoire commune. Le métro est le lieu de la confrontation à autrui, il rapproche de l'humanité quotidienne, joue le rôle d'un miroir grossissant (p. 28). L'auteur prend ici son propre exemple et explique que la forte propension de jeunes dans le métro le met en face de la réalité de son âge, ce dont il ne prendrait pas conscience ailleurs. [...]
[...] Il voit le travail d'analyse comme celui d'un ensemble d'individus observant formant un tout se comparant à un autre ensemble d'individus observé, tous différents du tout observant. La différence s'inscrit donc dans la définition d'autrui. De plus, Mauss semble induire par son explication du fait social total qu'il existerait un individu moyen, ainsi il assimile le Mélanésien à un Mélanésien, ce que Lévi-Strauss critique. Selon lui, il n'existe pas d'individu moyen, d' idéal-type d'une société donnée ; une société se définirait plutôt par l'assemblage d'individus tous différents. [...]
[...] Il rappelle qu'il ne s'agit pas là de l'analyse de l'anthropologue car trop éloigné de son objet mais plutôt d'une pratique sociale qui consiste à regarder le métro de l'extérieur. Ainsi, il explique que l'ethnologue ne peut observer son objet s'il ne se situe pas à proximité voir à l'intérieur même de cet objet. Il utilise pour cela l'image d'un personnage qui observerait le métro comme un théâtre constitué de figurants dont les mouvements seraient dirigés par un chef d'orchestre : mais l'ethnologue lui, se méfie du point de vue de Sirius ; il sait qu'à trop de distance toutes choses perdent sens (p. [...]
[...] Ainsi, selon Lévi-Strauss, l'ethnologue doit considérer son objet d'étude du dehors. Mais conscient de la subjectivité inévitable de l'ethnologue et de son implication nécessaire à la compréhension d'une société, Lévi Strauss ajoute que l'ethnologue doit considérer le fait que ces résultats ont été soumis à sa subjectivité, la subjectivité qu'implique le langage qu'il utilise, la culture à laquelle il appartient, etc. En d'autre terme l'ethnographe doit, à la fois se détacher de son objet et à la fois l'appréhender comme ci il en faisait partie (ex. [...]
[...] Il pourra pour cela s'appuyer sur les travaux de Marcel Mauss et Lévi-Strauss dont l'auteur nous expose quelques hypothèses. Dans Essai sur le Don, Marcel Mauss explique que «les faits sociaux totaux c'est-à-dire les phénomènes qui impliquent la totalité de la société et de ses institutions. Il s'agit de faits à la fois religieux, économiques, esthétiques et morphologiques. La sociologie se doit d'observer l'ensemble pour être proche de la réalité et ne doit pas compartimenter la société pour l'analyser, tout étant en interaction. Pour lui plus on analyse le complet plus l'analyse sera proche du concret. [...]
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