La culture urbaine qu'elle soit contemporaine ou ancienne a toujours été marquée par une bipolarité se manifestant à divers niveaux d'étude. De manières fort différentes, les mondes (ou classes selon la terminologie utilisée et la sensibilité politique de l'observateur) bourgeois et ouvriers contribuent tous deux à l'évolution de la cité.
[...] L'appropriation de ces différents types de capitaux ne peut être envisagée de façon exclusive. Ce processus d'intégration des sphères bourgeoises doit s'envisager dans le long terme, par des processus d'alliances matrimoniales, de rites initiatiques (effectifs ou symboliques). En ce sens la culture bourgeoise urbaine s'est réappropriée une partie des codes de la culture nobiliaire, tout en étant naturellement moins ostentatoire et moins élitiste. La territorialité se révèle être l'une des dimensions les plus propres à définir une identité de classe bourgeoise, au même titre que les stratégies matrimoniales, les lieux de fréquentation scolaire, les appartenances à des réseaux ou des à des associations Là où les élites urbaines ont su cultiver leurs spécificités et leurs particularismes, le monde ouvrier a quant à lui pâti de la désindustrialisation massive amorcée après le choc pétrolier de 1979. [...]
[...] Avec la multiplication des phénomènes sociologiques de grande ampleur affectant la classe ouvrière et ses quartiers de résidence (tertiarisation globale des sociétés occidentales, délocalisation des sites ouvriers vers les grandes banlieues et les villes de taille moyenne, densification des centres-villes), on assiste à une reconversion massive, déjà effective à Paris concernant le IIIe, le XIe ou une partie des XVIIe et XVIIIe arrondissements depuis la destruction du mur des Fermiers Généraux en 1860. La culture ouvrière laisse se dissoudre ses spécificités. [...]
[...] Anthropologie Urbaine Anne RAULIN Fiche de Lecture : Chapitre 6 La culture urbaine qu'elle soit contemporaine ou ancienne a toujours été marquée par une bipolarité se manifestant à divers niveaux d'étude. De manières fort différentes, les mondes (ou classes selon la terminologie utilisée et la sensibilité politique de l'observateur) bourgeois et ouvriers contribuent tous deux à l'évolution de la cité. Jadis élément central de la pérennité et de l'essor des cités, aussi bien en France que dans d'autres nations européennes, la bourgeoisie contemporaine a vu son rôle d'acteur urbain évoluer au fil des révolutions industrielles et des grands bouleversements sociologiques globaux des Trente Glorieuses notamment. [...]
[...] D'autre part, la culture ouvrière se caractérise également par un enchevêtrement générationnel (du notamment, mais pas exclusivement à l'exigüité des logements) ressemblant à certains égards aux attitudes bourgeoises et nobiliaires. Cette analogie est curieusement observable à travers d'autres attitudes, peu à peu devenues de véritables réflexes ouvriers. Ainsi l'ouvrier répugne à quitter son faubourg et son quartier, si ce n'est à l'occasion de quelques rares évènements ou à l'occasion de la sortie dominicale vers le centre-ville ou, de plus en plus à partir des années 50, vers les centres périphériques. [...]
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