Cet ouvrage de Pierre Bourdieu est composé de trois parties distinctes ajoutées à une constellation de courts passages pratiques tels que l'avant-propos, « L'Air du temps » (citations à propos de l'art, idées sur la façon de rendre l'art intéressant), les démarches de la recherche, la chronologie des recherches utilisées et les appendices.
Excepté cet ensemble de courts écrits, L'amour de l'art, les musées d'art européens et leur public se divise en trois parties.
La première partie est intitulée « Les conditions sociales de la pratique culturelle ». Pierre Bourdieu y définit l'importance de fréquentation des musées d'art des différentes classes sociales, prenant également en compte le niveau d'étude de chacun, leur assiduité. Cette partie est une exposition des chiffres et de leur analyse de façon très brute. On y croise une grande quantité de chiffres, de nombreuses formules statistiques analysées plus ou moins « à la volée ». C'est dans cette première partie que l'on retrouve essentiellement le travail de Alain Darbel qui a construit le plan de sondage et élaboré le modèle mathématique de la fréquentation des musées. Pierre Bourdieu est alors très près des chiffres pour expliquer que les classes sociales les plus hautes représentent, par rapport à leur part numérique dans la société, une grande part des spectateurs des musées et sont encore plus présentes quant à une fréquentation régulière et de longue durée de ces musées d'art. Prenant aussi en compte le fait touristique qui prend une part importante des fréquentations, Pierre Bourdieu en vient à composer un schéma, exposant les facteurs d'incitation et de possibilité de visiter un musée. Ainsi, il se rend compte que l'École, la catégorie professionnelle, le revenu, le niveau d'instruction, le tourisme (qui est possible grâce au revenu et la catégorie professionnelle) sont des prédispositions indispensables à la fréquentation des musées.
[...] Il démontre alors que si le goût de l'art existe chez ces personnes, c'est parce que leur milieu leur a offert une éducation à ce goût, contrairement aux milieux populaires. Il prouve par là que, malgré les efforts de l'Ecole qui incite les enfants à s'intéresser à l'art, les classes populaires ne sont pas enclines à visiter les musées donc que l'Ecole n'est pas un moyen suffisant à mettre toutes les couches de la société à égalité face à l'art et à l'amour de l'art. [...]
[...] Cette partie est une exposition des chiffres et de leur analyse de façon très brute. On y croise une grande quantité de chiffres, de nombreuses formules statistiques analysées plus ou moins à la volée C'est dans cette première partie que l'on retrouve essentiellement le travail de Alain Darbel qui a construit le plan de sondage et élaboré le modèle mathématique de la fréquentation des musées. Pierre Bourdieu est alors très près des chiffres pour expliquer que les classes sociales les plus hautes représentent, par rapport à leur part numérique dans la société, une grande part des spectateurs des musées et sont encore plus présentes quant à une fréquentation régulière et de longue durée de ces musées d'art. [...]
[...] Ainsi, ces incitations directes, même efficaces, sont condamnées à un succès sans lendemain et repousseraient même davantage les personnes outrées. Selon Pierre Bourdieu, le seul moyen réellement efficace serait que l'incitation fasse rejaillir chez les sujets une réaction favorable à leur visite. Or, l'Ecole seule peut créer ce type de réaction donc de faire naître le goût de l'art à toute la population. Cependant, les efforts de formation artistique sur les enfants ont été un échec puisqu'une fois adultes, ceux-ci ne ressentent pas le besoin d'une pratique culturelle. [...]
[...] Par-delà de la mêlée, Pierre Bourdieu rejette le structuralisme qui ne reconnaît que les rapports de force et leurs contraintes. Il repousse également l'interactionnisme (même s'il reconnaît que l'interaction est le fondement des processus sociaux) car il reproche à l'interaction qu'elle ne reconnaît les agents comme porteurs d'aucune détermination et qu'elle omet la genèse sociale et les conditions de possibilité des interactions. Il s'éloigne aussi du subjectivisme qui forge le mythe d'un sujet sans histoire et sans déterminants, il revendique enfin son opposition à un domaine d'étude qui ne fait que décrire, alors que ceci ne constitue pour lui qu'une partie du travail. [...]
[...] Par ce biais, les conservateurs proposent une démocratisation de façade, ce qui évite de lancer un débat sur son objectif réel qui est de maintenir en fait l'exclusivité de l'art aux classes cultivées. Ainsi, il garde l'ordre établi tout en allégeant la pression que lui impose une société désirant s'approprier l'art. Cette façon de faire est alors une sorte de cadeau empoisonnée puisqu'il permet de montrer un objet convoité à des personnes qui n'ont aucun moyen de la comprendre donc de l'aimer : c'est la victoire de l'ésotérisme aristocratique dont parle Pierre Bourdieu[1]. [...]
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