Gabriel Moser commence par reprendre la définition de l'agression dans la pensée courante : il s'agirait de la transgression des valeurs, des normes d'une société ; autrement dit agresser c'est commettre un acte communément admis comme « mal ».
L'auteur légitime ensuite le choix d'une étude psychosociologique de l'agression en tant qu'objet. La psychosociologie n'adopte ni une thèse roussoïste selon laquelle l'homme serait bon par nature mais pervertit par la société, ni celle de Hobbes qui expose que l'homme est mauvais par nature et que la société régule ces pulsions. Loin de ces deux visions, la psychosociologie s'attache plutôt aux relations interindividuelles. C'est ainsi que, dans l'analyse de l'agression, elle distinguera trois différents éléments constitutifs : les acteurs c'est à dire l'agresseur et la victime, le contexte et éventuellement la présence d'une tierce personne (témoins). La psychosociologie évince ainsi volontairement deux paramètres de l'agression : l'étude macrosociologique et clinique du phénomène. Elle considère l'agression comme un fait social, celui-ci ne pouvant résulter que d'une interaction et nécessitent au minimum deux personnes. L'agression est « un comportement interactionnel entre un agresseur et une victime dans un contexte ». Son objectif ne sera pas tant de trouver le moyen de limiter les agressions mais plutôt de déterminer les conditions favorables à un engagement dans des actes agressifs afin d'envisager des possibilités de prévention et de contrôle de l'agression.
[...] La victime Lorsqu'il y a agression, on constate qu'il y a en général provocation de la part de la victime. On distingue deux types de provocations : verbale : elle a un effet plus fort et engendre plus facilement l'agression qu'un sentiment de frustration. (cf. expérience de Geen p.41). Elles conduisent fréquemment à des agressions physiques, d'autant plus fortes lorsque la provocation vient d'une personne proche ou estimée de l'agresseur. la provocation physique : l'expérience de O'Leary et Dengerink montre que la puissance de l'agression est en général proportionnelle à la provocation. [...]
[...] Le cas échéant, il s'agira pour l'agresseur d'une seconde source de frustration. Ce modèle frustration-agression sera par la suite très critiqué. En effet, les différents chercheurs ne parviennent pas à se mettre d'accord sur ce qui constitue la frustration. Pour certains, il s'agirait plutôt de plusieurs formes de situations, pour d'autres ce serait plutôt un état. De plus, le lien entre frustration et agression n'est pas toujours évident, la frustration ne représentant en fait qu'une des causes de l'agression et l'agression n'étant qu'une des conséquences de la frustration. [...]
[...] Les chercheurs de l'Université de Yale, Dollard, Doob, Miller, Mowrer et Sears, expliquent l'agression comme la conséquence d'une accumulation de frustrations. Ainsi, plus un individu aura tendance à exprimer activement son agression, moins il sera enclin à avoir un comportement agressif. On parle dans ce cas d'une forme de catharsis. L'agression agit telle une décharge énergétique et provoque ainsi une réduction de tension. Elle peut se traduire sous différentes formes : l'humour agressif, fantaisies, vision de films violents voire efforts physiques. Seule l'agression qui aura réussi à atteindre la victime pourra représenter une catharsis. [...]
[...] Ainsi, certains mettront en avant le fait que l'agression est le résultat d'un apprentissage. En effet, l'agression serait un comportement social parmi d'autres et donc un phénomène acquis, maintenu et actualisé. l'apprentissage instrumental et l'imitation : comme tout apprentissage, celui de l'agression se construit et se consolide en 3 étapes. L'agresseur va d'abord tenter l'agression une première fois, si celle ci est efficace, il va renouveler l'acte d'agression, s'il est couronné à nouveau d'un succès, il aura la certitude de l'efficacité de l'agression et continuera à adopter ce type de comportement dans des situations analogues. [...]
[...] Elle attribuera notamment l'agression à deux facteurs différents : la frustration et le manque de communication. Elle s'intéressera aussi à la violence véhiculée par les mass media et ces conséquences. les recherches expérimentales : il s'agit d'expérimentations en laboratoire qui permettent d'analyser de manière distincte, c'est-à-dire un à un et séparément chaque élément de l'agression. On analysera ainsi les attaques verbales, les attaques d'objets inanimés, les agressions physiques contrôlées, les machines à agresser et la mesure des réactions motrices. l'expérimentation en milieu naturel : elle permettra d'allier les bénéfices d'une observation dans une contexte réel à l'aspect scientifique des recherches en laboratoires. [...]
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