La domination en entreprise est un thème qui prend son sens dans la mesure où le discours managérial tend à la nier. L'intérêt vient aussi du fait que les organisations évoluent à des rythmes soutenus et que de nombreux changements se sont opérés et sont encore à l'œuvre.
L'organisation libérale, qui fait l'objet ici de l'analyse critique de l'auteur, présente des ambivalences, dont la révélation provoque un certain « désenchantement du monde »
[...] Organisations libérales et domination", David Courpasson (PUF, 2000) Introduction La domination en entreprise est un thème qui prend son sens dans la mesure où le discours managérial tend à la nier. L'intérêt vient aussi du fait que les organisations évoluent à des rythmes soutenus et que de nombreux changements se sont opérés et sont encore à l'œuvre. L'organisation libérale, qui fait l'objet ici de l'analyse critique de l'auteur, présente des ambivalences, dont la révélation provoque un certain désenchantement du monde Thèse de l'auteur L'organisation libérale est soumise à des contraintes exogènes accrues et tend à les répercuter sur les structures et les membres de l'organisation. [...]
[...] o Une normalisation implicite ou l'existence d'une dimension subjective de la norme de compétence Aux dires de l'auteur, il apparaît que le modèle normalisé de compétence en vigueur dans les organisations actuelles est basé sur des qualités de type social et comportemental Ces critères subjectifs sont le fruit d'une norme de réputation sur laquelle l'individu n'a qu'une prise relative. Ces critères sociaux et comportementaux sont intégrés à la norme et acceptés dans la mesure où une légitimité les renforce. La convergence des jugements sociaux leur donne une validité. En même temps, s'il y a jugement, c'est par rapport à un cadre de référence, par rapport à des valeurs qui composent les critères sociaux et comportementaux inscrits dans la norme. Cela signifie que la compétence est à la fois une norme et une évaluation par rapport à cette norme. [...]
[...] La cooptation a été étudiée via l'effet de réputation. La sélection des élites participe à la légitimité du gouvernement selon Weber. Seulement, l'organisation libérale a pour ambition l'égalité des destins, c'est-à-dire que l'organisation est censée récompenser les plus méritants et les plus performants. Seulement, l'appartenance à un réseau (d'anciens d'une même école par exemple) et la position dans ce réseau joueront un grand rôle dans la sélection. La conformité à un modèle comme critère de sélection engendrerait une reproduction sociale forte, avec un effet de clonage latéral. [...]
[...] o La seconde source de domination vient du fait que la compétence, érigée en titre organisationnel, assortie de l'accès aux récompenses et aux mobilités les plus recherchées à la sécurité face aux aléas, engendre un système de concurrence et de marchandage, où la différenciation permet de sélectionner ceux qui peuvent prétendre à ces titres organisationnels Ce système de sélection est soutenu par le postulat selon lequel la différenciation interindividuelle rime avec l'efficacité organisationnelle. Critique de l'ouvrage L'ouvrage est séparé en deux parties. La première est seulement théorique et met en lumière la question de la domination et du gouvernement à travers de nombreuses approches. La seconde partie est focalisée sur l'étude de la domination et ses modalités d'application dans l'organisation libérale. L'organisation libérale dont il est question pendant toute la seconde partie de l'ouvrage n'est pas clairement définie. L'auteur en donne seulement des caractéristiques par brides. [...]
[...] Quant à la seconde partie, la justesse et la pertinence de nombreux raisonnements et d'idées ne cachent pas un défaut d'illustration flagrant. [...]
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